Que devient Zineb, la jeune femme victime d’un viol collectif dans un bus?

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La vidéo de son agression avait fait le tour du Net et suscité un tollé sans précédent. Zineb, la jeune femme victime d’un viol collectif l’an dernier est depuis, tombée dans l’oubli. Nous avons voulu prendre de ses nouvelles.

Le 02/04/2018 à 13h14

Le 20 août 2017, les Marocains sont en émoi. Sur internet, une vidéo montre une jeune fille abusée par six garçons dans un bus à Casablanca, en pleine journée et dans l’indifférence générale. Les images font le tour des réseaux sociaux.

Elles font également la Une de la presse nationale et internationale, suscitant une vague d’indignation et une forte mobilisation des associations qui promettaient de prendre en charge la jeune femme de 25 ans et de l’accompagner jusqu’à son rétablissement. C’était il y a un an et demi. Qu’en est-il aujourd'hui?

Nous avons contacté la sœur de Zineb. Et les nouvelles ne sont pas très rassurantes. La jeune femme va toujours mal. Elle est enfermée par sa famille à la maison de peur qu’elle ne prenne la fuite. Les rares fois où elle sort, c’est pour voir son psychiatre à l’hôpital Razi.

"Zineb passe ses journées entre quatre murs. Elle se réveille, mange, et se remet sous la couette. Le soir, ses vieux démons ressurgissent et elle se met à crier. Ce n’est pas une vie", regrette Leila, la sœur de Zineb.

La jeune femme, profondément traumatisée par ce qu'elle a vécu, rêve pourtant de liberté… "Elle n’a qu’une seule envie: sortir, mais nous ne pouvons malheureusement pas la laisser aller dehors après ce qui lui arrivée et compte tenu de son état".

La famille de la victime ne bénéficie d’aucun soutien financier et peine à prendre en charge les frais des médicaments qui coûtent cher. Les associations qui avaient promis de l’aide à la jeune femme ont subitement disparu des radars après la tempête médiatique, déplore Leila. 

Quant à l’affaire, elle est toujours en cours d'instruction. Rappelons que cinq mineurs et un adulte ont été présentés devant le Parquet qui a décidé de les inculper et de les placer en détention à la prison civile d'Oukacha. Ils sont accusés de participation à une agression sexuelle collective aggravée et de viol. Ils sont actuellement en détention en attendant leur verdict… 

Par Rania Laabid
Le 02/04/2018 à 13h14