Prostitution: des réseaux «recrutent» des jeunes étudiantes

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Revue de presseKiosque360. Dans le nord du royaume, le plus vieux métier du monde prend des allures de cauchemar. De nombreuses filles de joie sont porteuses du virus du sida. Plus grave encore: les réseaux de prostitution opèrent aux alentours des collèges et lycées pour «recruter» des étudiantes. Fort inquiétant

Le 25/12/2014 à 22h00

Il y a bien longtemps que la sonnette d’alarme a été tirée. Et chaque jour qui passe, apporte son lot de tristes nouvelles avec le démantèlement de réseaux de prostitution ou l’arrestation de proxénètes, de femmes et leurs clients pour des activités liées à la prostitution. Les médias nationaux et étrangers en font leurs choux gras, au point que l’image du Maroc est souvent écornée.

Cependant, les faits sont là et parlent d’eux-mêmes. De même que les exemples abondent mais sont tous plus révélateurs les uns que les autres: il y a bel et bien un malaise au sein de la société, devant interpeller responsables et élus locaux. C’est ce que tente d’expliquer le quotidien Al Akhbar dans son édition du vendredi 26 décembre, en consacrant un dossier aux réseaux de prostitution dans le nord du Maroc.

«La prostitution, sous toutes ses formes, se répand le long du littoral nord, de Tétouan à Tanger, en passant par Martil et M'Diq. Des prestations haut de gamme dans les résidences de luxe, les villas de standing… Des prostituées de rue guettant des clients désireux de satisfaire un plaisir éphémère dans des endroits presque déserts ou dans les parkings de voitures ne fonctionnant que durant l’été. Une troisième catégorie de prostituées accompagne leurs clients à des constructions désertes ou des édifices n’étant pas encore finalisés», rapporte Al Akhbar.

Un préservatif social et économique

Le plus grave, cependant, est le fait que les réseaux de prostitution «supervisent» de jeunes collégiennes et lycéennes remplissant les conditions souhaitées par les clients du sexe afin de les enrôler pour exercer le plus vieux métier du monde. Mais certains clients peuvent se charger eux-mêmes de dénicher leur préférée via le numéro de téléphone ou la page Facebook de cette dernière qu’une proxénète leur a indiqués.

«Sinon, les réseaux de prostitution se chargent de faire l’intermédiation auprès des prostituées en les soudoyant avec des sommes colossales, des cadeaux de valeur tels les téléphones portables et les PC», ajoute Al AKhbar, insistant sur le fait que la majorité des filles vivent dans des conditions précaires, sont divorcées ou souffrent de violence conjugale.

Reste que le plus grave est que de nombreuses prostituées sont porteuses du virus du sida. L’ALSC (Association de lutte contre le sida) et sa présidente Hakima Himmich ont toujours tiré la sonnette d’alarme sur la prévalence du VIH parmi les professionnels du sexe. La dernière campagne de Sidaction Maroc a été l’occasion de rappeler ces faits inquiétants. Pourvu que les responsables décident de prendre le taureaux par les cornes. Sachant que ce dont ont besoin les prostituées, ce n’est pas un préservatif. Mais plutôt un préservatif social et économique.

Par Abdelkader El-Aine
Le 25/12/2014 à 22h00