Procès d’un parlementaire ayant violenté sa mère pour une affaire d'héritage

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Revue de presseKiosque360. C’est une affaire pour le moins terrible qu’examine, ce mardi, la Cour d’appel de Tanger. Celle d’un ancien député qui, dans le cadre d’une affaire d’héritage familial mal négociée, a envoyé des sbires agresser sa mère pour la faire déguerpir d’une villa qu’il comptait s'accaparer.

Le 26/11/2018 à 23h25

Ce sont de nombreux chefs d’accusation qui accablent l’ancien parlementaire Abdelhamid El Mernissi. Il devra en répondre dans un procès qui s’ouvre, ce mardi, devant la Cour d’appel de Tanger. Selon le quotidien Al Akhbar de ce mardi 27 novembre, le parlementaire serait poursuivi pour agression à main armée dans la villa où residait sa mère, qu’il aurait également jetée à la rue en exigeant sa part de l’héritage légué par le défunt père de la famille.

En fait, cette affaire remonte à 2013, date à laquelle les frères Mernissi, suite au décès de leur père, n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente pour se départager l’héritage. Un désaccord que le député Abdelhamid a tenté de régler violemment. En effet, selon ses deux frères, Abdelhay et Abdelkrim Mernissi, soutenus par leur mère, leur frère parlementaire aurait engagé, à Fès, plusieurs sbires qu’il a convoyés à Tanger pour terroriser sa mère et la faire expulser d’une villa familiale qu’il réclame.

Ses hommes de main, armés de sabres, couteaux, épées et autres armes blanches, ont ainsi semé la terreur dans la villa où habitait la veuve, transformant son intérieur en amas de débris, tout en s'emparant de tous les objets de valeurs (meubles, argent, bijoux…). Même les gardiens de la villa, dont l’un a perdu tous les doigts d’une main dans cette agression, n’ont pas été épargnés par les agresseurs.

Malgré tout ce raffut, les tribunaux de Tanger ont longtemps argué de leur incompétence dans ce dossier qu'ils ont laissé traîner en longueur, faute de qualification du crime. Finalement, il aura fallu que le parlementaire soit jugé à Fès pour des affaires de fraude fiscale, d’usage de faux et de falsification de documents administratifs en vue de l’attribution illégale de biens immobiliers, pour que l’agression contre la villa de sa mère soit pénalement qualifiée de vol à main armée ayant entraîné des blessures. Il a également été accusé de constitution de bande criminelle. C’est dire que cet ancien élu risque gros, le temps que sa mère et sa fratrie retrouvent plus de sérenité.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 26/11/2018 à 23h25