Prisons: 38% des pensionnaires sont en détention provisoire à Fès-Meknès

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Pas moins de 38% des pensionnaires des établissements pénitentiaires de la région Fès-Meknès sont en détention provisoire, a indiqué mardi 25 avril, la Commission régionale des droits de l'Homme de Fès-Meknès (CRDH), durant la commémoration de la Journée africaine sur le sujet.

Le 26/04/2017 à 13h28

En citant, un rapport de la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR) publié récemment, Abdelmajid Makni, président de la Commission régionale des droits de l'Homme de Fès-Meknès (CRDH), a fait savoir que le nombre des personnes en détention provisoire dans l'ensemble des établissements pénitentiaires du royaume s’élève 80.410 à la date du 18 avril, ce qui représente près de 40% du total des détenus.

Ces personnes sont détenues pour divers délits et crimes dont les agressions (14.283), vol et escroquerie (22.876), atteinte aux mœurs (7.005), accidents de la route et de la circulation (216) et autres (1.686), a-t-il dit, ajoutant que quelque 17.126 personnes sont placées en garde à vue au niveau de la région de Casablanca, 15.041 à Salé, 12.110 à Fès-Meknès et 457 à Laâyoune-Sakia El Hamra.

Dans son rapport intitulé "La crise des prisons: une responsabilité partagée" publié en 2012, le CNDH avait souligné que le recours excessif à la détention provisoire constitue la première cause du surpeuplement carcéral, a rappelé Abdelmajid Makni.

Le rapport, a-t-il ajouté, a recommandé d’accélérer les procédures relatives aux détenus placés en détention provisoire tant au niveau de l’instruction que du jugement, de programmer la construction de prisons spécialement pour les détenus placés en détention préventive et ceux condamnés à des peines courtes dans la circonscription de chaque tribunal de première instance.

Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la Journée africaine de la détention provisoire, vise à jeter la lumière sur les défis et les problématiques que pose cette question au système judiciaire marocain.

La journée africaine de la détention préventive a été adoptée par le Réseau des institutions nationales africaines des droits de l'Homme (RINADH) dans la Déclaration de Yaoundé du 23 octobre 2015 suite à sa 10e conférence biannuelle tenue sur le thème "Prohibition et prévention de la torture: les succès, les défis, les opportunités et le rôle des INDH".

La Déclaration de Yaoundé recommande de "contribuer à une réduction de l’usage excessif de la détention provisoire, y compris par la promotion des réformes juridiques et des politiques pénales sur: les alternatives à l'incarcération, les interventions para-juridiques, les avocats de garde à des postes de police et l'évaluation de la détention préventive ".

Le 26/04/2017 à 13h28