Mohamed El Fizazi: «Les dé-jeûneurs en public méritent la prison»

Le cheikh salafiste Mohamed El Fizazi. 

Le cheikh salafiste Mohamed El Fizazi.  . DR

Revue de presseKiosque360. Le prédicateur Mohamed El Fizazi revient sur la question du non-respect du jeûne en public et les revendications des dé-jeûneurs à quelques jours du début du ramadan.

Le 25/05/2017 à 23h54

C’est devenu une polémique récurrente à l’approche de chaque mois de ramadan. Le débat sur le droit ou non de manger en public pendant le mois sacré est de nouveau à l’ordre jour. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia a fait réagir le prédicateur Mohamed El Fizazi sur cette question dans son édition de ce vendredi 26 mai. Pour ce dernier, «celui qui rompt le jeûne en public [durant la journée] mérite la prison. Nous avons une loi, des institutions et une Constitution. Celui qui veut manger en public en plein ramadan doit être emprisonné conformément à la loi en vigueur».

Des voix qui se sont élevées pour revendiquer l’abrogation de l’article qui sanctionne les dé-jeûneurs. Ils arguent qu'ils ne sont pas musulmans, raison pour laquelle il ne comprennent pas pourquoi cette loi spécifique aux musulmans leur est imposée. Sur ce point, la réponse d’El Fizazi est on ne peut plus claire. «Ces personnes n’ont qu’à aller faire un tour à Sebta ou Melilla pendant le ramadan. Elles peuvent y manger et boire à leur guise», répond-il. Et d’ajouter: «Même au Maroc, cette catégorie de personnes peut faire ce qu’elle veut, mais chez elle. Ces personnes peuvent préparer des tajines ou même fumer du kif si elles le souhaitent».

Interpellé sur le fait qu’une personne est obligée de se cacher pour dé-jeûner alors que tout le monde est au courant de son non-respect du jeûne, El Fizazi explique que c’est là une spécificité du Maroc, comme il arrive aux pays dits «développés» d’avoir les leurs comme les pays nordiques où tous les droits ne peuvent pas être exercés partout en public.

Enfin, El Fizazi explique que l’excuse derrière laquelle se cachent les dé-jeûneurs et selon laquelle l’Homme doit jouir de tous ses droits partout où il se trouve, et donc bénéficier d’une liberté totale, n’est finalement qu’un «grand mensonge» qui ne peut s'exercer dans la vraie vie, quel que soit l'endroit du monde où l’on est. Et pour convaincre, il pose une question à ceux qui défendent le droit de dé-jeûner en public pendant le ramadan: «ai-je le droit de sortir complètement nu dans la rue au nom de la liberté?»

Par Fayza Senhaji
Le 25/05/2017 à 23h54