Marrakech. Un caïd et un président de commune poursuivis pour corruption

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Revue de presseKiosques360. Ils ont voulu soutirer 200.000 dirhams à un homme d’affaires qui voulait construire une usine de plastique dans son village natal à Sidi Abdelmoumen. Ils se retrouvent derrière les barreaux.

Le 23/01/2016 à 01h32

Le caïd et le président de la commune rurale de Sidi Abdelmoumen, relevant de la province de Chichaoua, ont été déférés devant la chambre pénale près le tribunal de première instance à Marrakech. Ils sont tous les deux accusés de corruption dans une affaire de pot-de-vin de 200.000 dirhams. La chambre pénale a reporté le jugement au 25 février prochain. C’est ce que rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce week-end des 23 et 24 janvier.

D’après le journal, les deux hommes ont été interpellés, dimanche 11 octobre 2015, après une plainte de la part d’un homme d’affaires en usant du numéro vert du ministère de la Justice. Ce numéro a été d’ailleurs mis à la disposition de la population depuis 10 juillet dernier par le ministre de la Justice et des libertés afin de dénoncer la corruption au sein des administrations.

Selon Akhbar Al Yaoum, le plaignant a affirmé qu’il disposait de plusieurs projets d’investissement dans la ville de Casablanca et qu’il a décidé d’investir dans son village natal de Sidi Abdelmoumen. Son projet portait sur la construction et le développement d’une usine de plastique. Le président de la commune a demandé un pot-de-vin de 200.000 dirhams pour octroyer les autorisations nécessaires et sans lesquelles il ne pouvait pas bâtir son projet.

Le plaignant a affirmé qu’il avait contacté le caïd pour protester contre les agissements du président de la commune, mais en vain. Le caïd est même allé jusqu’à déclarer à l’homme d’affaires qu’il n’y avait pas d’autres solutions à part s'acquitter des 200.000 dirhams exigés par le président. L’agent d’autorité a également proposé de faire l’intermédiaire entre le président et l’homme d’affaires.

Ce dernier a ensuite appelé le numéro vert qui a transféré sa plainte au Procureur du roi près de la Cour d’appel de Marrakech. Le procureur du roi a donné ses ordres à la gendarmerie royale de Chichaoua pour démarrer une enquête. Il a été convenu entre les gendarmes et l’homme d’affaires d’appeler le président de la commune et de lui dire qu’il acceptait sa demande.

Le président a été ensuite interpellé en flagrant délit après qu’il a accepté l’argent de ce citoyen. Suite à cette affaire, un autre président a été élu à la tête de la commune de Sidi Abdelmoumen.

Par Mouna Qacimi
Le 23/01/2016 à 01h32