Marrakech: la nostalgie des nuits ramadanesques en famille et entre amis

Confinement: encore deux autres semaines à tenir...

Confinement: encore deux autres semaines à tenir... . DR

Revue de presseKiosque360. Crise sanitaire oblige, la ville ocre a rompu avec les rituels qui rythment habituellement le mois sacré. Pour les Marrakchis, le confinement décrété dans le cadre de la lutte contre le coronavirus confère au mois de ramadan une saveur amère.

Le 05/05/2020 à 22h32

Cette année, Marrakech accueille le mois de ramadan dans une ambiance particulièrement calme qui contraste singulièrement avec celle des années passées, nous apprend le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du 6 mai.

La crise sanitaire induite par le Covid-19 a, en effet, lourdement influé sur l'atmosphère ramadanesque, le confinement général imposé par la pandémie ayant poussé la population à renoncer à des traditions bien ancrées.

En général, ramadan est, dans la ville ocre, rythmé par les prières rituelles. Pour les Marrakchis, connus pour être actifs juste après l’Iftar, rupture du jeûne, le confinement décrété dans le cadre de la lutte contre le coronavirus confère au mois de ramadan un goût amer.

Il y a ceux qui étaient habitués à fréquenter les mosquées et se retrouvent obligés d’accomplir cet acte de foi chez eux. Pour la première fois depuis son institution par Youssef ben Tachfine (454ème année de l’hégire), la ville ne fera pas de veillée de prières, ni de soirée dans les mosquées historiques telles que la Koutoubia ou celle de Moulay Yazid.

Le coronavirus a de même eu raison des rituels des accros à la caféine et/ou à la nicotine, habitués à siroter lentement leur café entre amis dans les quartiers huppés, à Gueliz ou Victor Hugo. 

Dans les quartiers populaires intramurros, Ryad Laarouss, Sidi Youssef ben Ali et les quartiers qui circonscrivent la place de Jamaâ El Fna, les cafés et salons de thé battaient leur plein après la fin des prières de Taraouih, avec un afflux massif vers les terrasses des cafés de France ou El Koutoubia, juste après la prière nocturne.

Sont également lésés les amateurs de gastronomie, en particulier de Tanjia, spécialité locale dégustée en groupe, dans la plupart des cas, dans les espaces verts loin des agitations de la ville. 

L’arrêt brutal de l’activité économique induit par la progression de l’épidémie s’est accompagné de la disparition des sources de revenus de nombreux travailleurs, qui profitaient de l’ambiance du mois de ramadan et se retrouvent aujourd'hui sans ressources.

A Marrakech comme sur l’ensemble du territoire national, ramadan 2020 restera à jamais gravé dans la mémoire collective.

Par Khalil Ibrahimi
Le 05/05/2020 à 22h32