Maroc-Israël: comment booster la croissance des entreprises via la propriété intellectuelle

Les drapeaux du Maroc et d'Israël.

Les drapeaux du Maroc et d'Israël. . Le360 (photomontage)

Utiliser la propriété intellectuelle pour booster la croissance des entreprises, tel était le thème d'un webinaire maroco-israélien, organisé hier, lundi 26 avril 2022, depuis Genève.

Le 26/04/2022 à 13h04

Les avantages de l'utilisation de la propriété intellectuelle (PI) pour booster la croissance des entreprises et aplanir les obstacles auxquels sont confrontés les jeunes entrepreneurs innovateurs ont été au centre d'un webinaire maroco-israélien, organisé hier, lundi, depuis Genève.

Initié à l'occasion de la Journée mondiale de la PI, cet évènement a été organisé par les Missions permanentes du Maroc et d'Israël auprès des Nations Unies à Genève, en collaboration avec l'Office israélien des brevets (ILPO) et l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), et avec le soutien de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).

Le représentant adjoint à la mission permanente du Maroc à Genève, Abdellah Boutadghart, a mis l'accent, à cette occasion, sur le rôle de la propriété industrielle dans le développement économique, social et technologique, notant que l'utilisation stratégique du système de propriété industrielle est essentielle pour permettre de meilleures stratégies commerciales et une plus grande compétitivité.

Il a relevé, à ce propos, que les efforts doivent se focaliser sur deux domaines principaux, en l'occurrence la sensibilisation aux avantages du système de PI pour les PME et leur compétitivité commerciale, ainsi que l'importance de discuter de la mise en œuvre effective des programmes de l'OMPI visant à soutenir les PME aux niveaux local, régional et international.

«Pour cela, il est important d'enrichir le partenariat avec l'OMPI par des projets visant à élargir l'accès à la PI pour tous les acteurs de l'écosystème de l'innovation, en faisant des outils de la PI et de l'innovation un catalyseur clé de la croissance et du développement», a-t-il soutenu.

De son côté, le directeur général de l'OMPIC, Abdelaziz Babqiqi, a affirmé que «l'innovation est, plus que jamais, dirigée en tant moteur central de la croissance économique et du développement durable», notant que lors de la pandémie, «il a été démontré que la résilience et l'adaptation des entreprises passe par l'innovation dans certains domaines tels que la digitalisation, ou pour répondre aux besoins des sociétés».

Tout en soulignant que «les innovateurs doivent sans cesse répondre aux exigences de la société», il a expliqué que «l'innovation a toujours été la composante la plus importante de la croissance économique et un générateur important d'emploi».

Abdelaziz Babqiqi a fait remarquer qu'au Maroc, plusieurs initiatives ont été entreprises pour l'implémentation d'un écosystème qui favorise le développement d'une culture d'innovation, notant que l'innovation a toujours été l'une des composantes essentielles des stratégies industrielles et sectorielles mises en place par le Royaume avec l'objectif de faire d'elle un levier de compétitivité des entreprises, favoriser la production de technologies et promouvoir la recherche et le développement.

Après avoir noté que «la stratégie de l'OMPIC s'inscrit parfaitement dans cette dynamique», il a expliqué que pour l'Office, «il s'agit d'accompagner et de sensibiliser, mais aussi de former les innovateurs aux outils de la propriété intellectuelle, tout en proposant des services toujours plus performants et répondant à leurs besoins».

Il a évoqué, à cette occasion, quelques projets phares menés par l'OMPIC pour soutenir les jeunes innovateurs tout au long des phases de développement de leur projet, citant notamment des services d'information et d'assistance fournies par l'OMPIC, ainsi que les différentes plateformes digitales mises en place pour faciliter le dépôt de demandes de protection des titres de propriété industrielle.

L'ambassadrice et représentante permanente d'Israël à Genève, Meirav Eilon Shahar, a relevé, de son côté, que «la jeunesse d'aujourd'hui constitue une incroyable source d'inventivité et de créativité pour faire émerger un monde plus durable et mieux reconstruit après la pandémie de Covid», notant que «cette jeunesse s'illustrera par ses idées originales et ambitieuses ainsi que par ses solutions innovantes pour relever les défis».

Elle a indiqué, dans ce sens, que «les jeunes au Maroc et en Israël et dans toute la région profiteront du rétablissement des relations entre les deux pays », relevant que «cet évènement témoigne de leur renouveau et de ce que nous sommes capables d'atteindre ensemble pour notre génération et pour celles d'avenir».

La diplomate israélienne a fait observer, par ailleurs, que «si pour certains, la propriété intellectuelle est un obstacle, en Israël, nous la percevons comme un puissant outil pour soutenir les stratégies entrepreneuriales, générer des retombées financières et conférer une valeur ajoutée considérable aux entreprises».

Quant au directeur de l'Office israélien des brevets (ILPO), Ofir Alon, il a mis en relief «le grand potentiel d'inventivité et de créativité que recèle le regard porté par les jeunes sur ce domaine», plaidant pour la nécessité de favoriser «une libération pleine de ce potentiel de créativité» à travers une «adaptation des systèmes de la propriété intellectuelle et la création de mécanismes qui permettront aux jeunes d'inventer et d'innover».

«Notre ambition est d'élargir le cercle des utilisateurs des systèmes de propriété intellectuelle», a-t-il dit, insistant sur l'importance de sensibiliser les jeunes et les PME aux droits de la PI «en tant qu'outils d'encouragement de l'innovation qui permettra de répondre aux différents défis, mais aussi de protéger les investissements et de préserver l'avantage compétitif».

«La technologie peut aider à parvenir à cet objectif, en ce sens qu'elle permet de fournir des explications et des orientations pour le processus d'enregistrement des droits de propriété intellectuelle. Elle rend les choses plus simples, et permet d'éviter des erreurs aux demandeurs, de réduire les coûts, et d'alléger la charge administrative par un partage du travail (...)», a-t-il souligné.

Le sous-directeur général de l'OMPI, Edward Kwakwa, a appelé, pour sa part, «les jeunes à franchir le pas et à saisir sans tarder les opportunités qu'offrent les services de propriété intellectuelle mis à disposition pour favoriser l'innovation et la créativité».

Edward Kwakwa a appelé à «donner aux jeunes les moyens d'exploiter les systèmes de propriété intellectuelle de manière à libérer leur potentiel et profiter de leur propre créativité».

Il a estimé, par ailleurs, que «nourrir les disciplines de créativité et scientifiques parmi les jeunes génère un impact positif sur l'économie», ajoutant que «l'esprit d'entreprise et les technologies seront essentiels pour l'avenir».

Le directeur de la Division de la propriété intellectuelle pour les entreprises à l'OMPI, Guy Pessach, a noté, quant à lui, que «la propriété intellectuelle permet de créer de la valeur ajoutée sur la base d'éléments intangibles, et permet aux entreprises d'être compétitives, de se démarquer par rapport aux autres sociétés, et aussi de sécuriser des investissements et des financements».

Il a donné, à cet égard, un aperçu des mécanismes mis en place par l'OMPI pour favoriser l'exploitation par les entreprises des outils mis à leur disposition en matière de propriété intellectuelle.

Les participants à ce webinaire ont suivi, en outre, des présentations données par les représentants des projets israélien Snowless, et marocain Moldiag, sur leurs expériences respectives en matière d'innovation, de recherche scientifique et de développement de solutions adaptées dans différents domaines.

Le 26/04/2022 à 13h04