L’université de Tétouan secouée par un scandale de corruption

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Revue de presseKiosque360. L’université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan est actuellement secouée par un scandale de corruption touchant les cycles de licence professionnelle et de Master. Une enquête est en cours. Les détails.

Le 08/01/2020 à 18h17

L’arrestation pour chèques sans provision d’un administrateur adjoint exerçant à l’Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Tanger a mis à nu les agissements de tout un réseau de corruption à l’échelle de l’université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan. Selon le quotidien Assabah, qui rapporte cette information dans son édition du 9 janvier, cet administrateur adjoint ne serait que l'un des éléments d’un réseau opérant au niveau de l’université et manipulant, notamment, les notes des étudiants recalés et les inscriptions aux cycles de licence professionnelle et de Master, ainsi que les recrutements à la présidence de l’université, en échange de sommes d’argent oscillant entre 30.000 et 300.000 dirhams.

Se trouvent la sellette, font savoir les sources du quotidien, l’ancien secrétaire général de l’université Abdelmalek Essaâdi, l’ancien doyen de la faculté multidisciplinaire de Tétouan, des enseignants et des étudiants, ainsi que des fonctionnaires exerçant au sein de l’établissement. Et de préciser qu’après l’arrestation d’un administrateur adjoint à l’Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Tanger, des mesures disciplinaires ont été prises à l’encontre de l’ancien secrétaire général de l’université Abdelmalek Saâdi, de l’ancien doyen de la faculté multidisciplinaire de Tétouan et des enseignants impliqués dans cette affaire, ainsi que de toutes les personnes qui ont tiré profit de ce système mafieux.

Cette affaire a éclaté quand l’administrateur adjoint à l’ENCG n’a pu honorer son engagement d’embaucher l’épouse d’un avocat et une autre femme à la présidence de l’université. Or, le mis en cause avait signé des chèques de garantie aux deux victimes, pour un montant de 240.000 dirhams, ce qui laisse croire qu’il était sûr de voir aboutir la procédure. Inquiet par le retard, l’avocat et époux de l’une des deux victimes a déposé plainte contre l’administrateur adjoint pour chèque sans provision. La deuxième victime lui a emboîté le pas et le mis en cause s’est ainsi retrouvé devant le parquet compétent de la ville. Une enquête ouverte sous la supervision du parquet démêlera cet écheveau complexe pour démanteler un réseau qui sévit, depuis longtemps, au sein de l’université. D’autres têtes tomberont sûrement dans les prochains jours.

Par Mohamed Younsi
Le 08/01/2020 à 18h17