L'interdiction d'un prénom amazigh indigne les ONG

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Revue de presseKiosque360. Les services de l’état civil ont refusé d’enregistrer un nouveau-né sous un prénom amazigh. Les associations, indignées, protestent contre cette décision et rappellent qu'il s'agit du 48ème refus enregistré depuis l’adoption de la Constitution.

Le 10/01/2018 à 21h35

Une fois encore, les services de l’état civil ont refusé d’enregistrer, à Casablanca, un nouveau-né sous un prénom amazigh. Cela s’est passé dans l’arrondissement de Sidi Moumen, relevant de la préfecture de Sidi Bernoussi, précise le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 11 janvier.

Le refus d’enregistrer le nouveau-né sous le prénom d’Amnay ("Cavalier" en français) a suscité l’ire de nombreux acteurs associatifs, notamment des militants pour les droits de l’Homme. Ces derniers ont d’ailleurs parlé de «discrimination raciale à l’encontre des Amazighs», rapporte le quotidien. Dans une lettre adressée au chef du gouvernement et au ministre de l’Intérieur, la Fédération nationale des associations amazighes a ainsi dénoncé la «persistance de la discrimination raciale au Maroc», soulignant que cette interdiction est un acte «abusif et non justifié».

La Fédération, qui regroupe des centaines d’associations, a également relevé que, malgré les nombreuses correspondances qu’elle a adressées aux autorités concernées, les parents continuent de subir l’abus des fonctionnaires des services de l'état civil à chaque fois qu’il est question d’enregistrer leurs enfants sous des prénoms amazighs.

Tout en appelant les responsables à intervenir d’urgence, la fédération note que c’est la 48ème fois, depuis l’adoption de la nouvelle Constitution, que les services de l’état civil refusent d’enregistrer un nouveau-né sous un prénom amazigh.

Notons que, dans un communiqué qu’il a publié récemment, le ministère de l’Intérieur a assuré que «les prénoms choisis par les citoyens ne constituent pas le motif du refus de réception des déclarations de naissance». Et d'ajouter que ce refus est à mettre sur le compte d'un dossier incomplet ou d'une demande de délai pour consultation, conformément aux dispositions légales et procédurales en vigueur. 

Les cas de refus d'un prénom restent tout de même isolés. Le ministère de l'Intérieur avait d'ailleurs publié, le 9 avril 2019, une circulaire explicative pour lever toute suspicion ou ambiguïté en la matière. Par ailleurs, selon le ministère, 750.000 à 800.000 nouvelles naissances sont enregistrées, chaque année, sous des prénoms issus des différentes composantes de l'identité marocaine, arabes, amazighs, hassanis ou hébraïques.

Par Amyne Asmlal
Le 10/01/2018 à 21h35