Liberté provisoire pour Hajar Raïssouni: la Justice a tranché

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En délibération ce jeudi 19 septembre, le Tribunal de première instance de Rabat a décidé de ne pas accorder la liberté provisoire à Hajar Raïssouni, accusée d’avortement illégal et de «débauche». Voici pourquoi.

Le 19/09/2019 à 11h57

La Justice a tranché. Hajar Raïssouni, la jeune journaliste arrêtée pour avortement illégal et "débauche" n’obtiendra pas la liberté provisoire que ses avocats ont pourtant demandée en sa faveur. Ainsi en a décidé le Tribunal de première instance de Rabat à l’issue des délibérations tenues ce jeudi 19 septembre.

Le Tribunal a justifié sa décision de garder Hajar Raïssouni en état de détention par deux principales raisons. Il a ainsi retenu la gravité des chefs d'accusation retenus contre la jeune femme ainsi que l’insuffisance des garanties présentées pour son éventuelle libération.

Le procès reprendra lundi 23 septembre prochain. Au menu, l'examen des requêtes pour "vices de forme" présentées par le comité de défense de la jeune femme.

Hajar Raissouni, 28 ans, journaliste qui écrit dans le quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum, risque jusqu'à deux ans de prison en vertu du code pénal marocain, qui sanctionne les relations sexuelles hors mariage et l'avortement pratiqué alors que la vie de la mère n'est pas en danger. 

La mise en cause a été arrêtée à Rabat le 31 août dernier, en même temps que son fiancé, un ressortissant soudanais, le gynécologue qui l'a traitée, un infirmier et une secrétaire. Tous sont jugés en même temps. 

Depuis l'arrestation de Hajar Raissouni, de nombreuses voix, y compris dans les rangs des islamistes du PJD, se sont élevées pour demander de décriminaliser l'interruption volontaire de grossesse.

Entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour au Maroc, selon les estimations fournies par des associations de défense des droits des femmes.

Par ailleurs, le parquet de Rabat a assuré dans un communiqué que son arrestation n'avait "rien à voir avec sa profession de journaliste", mais était intervenue dans le cadre d'une enquête judiciaire plus globale visant ce cabinet médical de la capitale. 

Par Youssef Bellarbi
Le 19/09/2019 à 11h57