L’Espagne est devenue un paradis pour la fuite des capitaux marocains

Le siège de l'Office des changes à Rabat

Le siège de l'Office des changes à Rabat . DR

Revue de presseKiosque360. Selon un récent rapport espagnol, bon nombre d’hommes d’affaires et hauts responsables marocains continuent de transférer, illégalement, d’importants capitaux dans les banques espagnoles. Une fuite qui va crescendo, puisqu’elle a augmenté de 21% pour les 18 derniers mois.

Le 16/05/2019 à 22h02

Un observatoire espagnol, chargé de suivre le mouvement des capitaux qui entrent et sortent d’Espagne, vient de décliner un rapport, dans lequel il souligne une évolution sans précédent des capitaux marocains vers les banques ibériques.

D’après le quotidien Al Massae de ce vendredi 17 mai, le rapport relève que, de juin 2017 à janvier 2019, la fuite des capitaux marocains vers l’Espagne a enregistré un bond de 21%. Ce sont surtout les villes du sud de l’Espagne qui ont profité de cette manne, non seulement en termes de dépôts bancaires, bienvenus et donc «bien protégés» par les récipiendaires, mais également en termes d’investissement. En effet, les Marocains devancent les Chinois et les Russes dans la péninsule ibérique en matière d’acquisition et de construction immobilières.

Mais c’est dans les présides occupés de Sebta et Melilla que cette fuite de capitaux a connu la hausse la plus vertigineuse. Sans livrer le montant exact de ces transferts pour mieux mesurer l’ampleur de ces fuites de capitaux, Al Massae s’en tient aux taux d’évolution de ce phénomène. Ainsi pour les deux présides, la fuite des capitaux marocains a enregistré une hausse de 70% entre février 2018 et février 2019.

Mais si l’Espagne continentale est l’Eldorado pour la fuite des capitaux appartenant à de riches hommes d’affaires et autres hauts responsables de l’Etat, Sebta et Melilla sont un refuge pour les comptes offshore de la classe moyenne (avocats, médecins, patrons de PME des secteurs informatique et des matériaux de construction…).Le rapport espagnol ne divulgue pas non plus les subterfuges utilisés pour transférer les capitaux marocains en Espagne, malgré la veille permanente et les garde-fous établis concomitamment par l’Office des changes et le ministère marocain de l’Economie et des finances.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 16/05/2019 à 22h02