Les nouveaux médecins boycottent le secteur public

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Revue de presseKiosque360. Dans certaines régions, le concours lancé par le ministère de la Santé n’a attiré aucun candidat. Les nouveaux diplômés exigent d’abord une amélioration des salaires et des conditions de travail.

Le 22/01/2021 à 22h30

Le ministère de la Santé est dans une situation bien embarrassante. La série des concours qu’il vient d’organiser pour recruter de nouveaux médecins et combler ainsi l’énorme déficit en personnel soignant des hôpitaux publics n’a pas attiré grand monde. Loin de là, même. Dans certaines régions aucun candidat ne s’est présenté alors que dans d’autres, le nombre des candidats est bien en deçà du nombre de postes à pourvoir. Pourtant, avec la mobilisation d’un grand nombre de médecins dans l’opération de lutte contre la Covid-19, les hôpitaux souffrent d’un manque grave de personnel, relève le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 23 et 24 janvier.

Ainsi, explique le quotidien, aucun candidat ne s’est présenté pour le concours organisé par le ministère dans la région de Laâyoune Sakia El Hamra. Un concours similaire organisé par la direction régionale de la Santé, avec à la clé 12 postes à pourvoir, dans la région de Guelmim-Oued Noun, n’a attiré qu’un seul médecin alors qu’aucun spécialiste de la médecine dentaire ne s’est présenté. Dans plusieurs autres régions, note le quotidien, les concours organisés par le ministère ont été boycottés non seulement par les médecins, mais également par les infirmiers fraîchement diplômés.

Cela, en dépit du fait que le ministère a pris des dispositions pour organiser des concours à distance pour que les mesures de restriction, notamment l’interdiction de déplacement entre les villes, n’empêche les nouveaux diplômés de se présenter. Parmi les concernés, poursuit le quotidien, on affirme que ce boycott est «un message clair destiné aux parties concernées». Les nouveaux diplômés fraîchement sortis des facultés de médecine refusent de travailler dans le secteur public dans les conditions actuelles. Ils exigent d’abord une revalorisation des salaires et plus de gratifications.

Un médecin en exercice cité par le quotidien regrette le fait que la fonction publique n’attire plus les nouveaux diplômés, ce qui va se répercuter de manière très sévère sur le système de santé publique. Le fait que les nouveaux médecins n’ont plus confiance dans les autorités chargées du secteur et dans le gouvernement en général et leurs promesses est également regrettable, ajoute la même source. Or, souligne le quotidien, le ministre de la Santé a promis de revoir tout le système dès que le Maroc sera sorti de la crise de la Covid-19. Il a promis un changement radical au niveau des statuts, des salaires et des conditions de travail des médecins, infirmiers et autres techniciens médicaux.

Bref, poursuit le quotidien, le personnel de la santé du secteur public sera désormais traité à l’aune des énormes sacrifices qu’il a consenti lors de la lutte contre la pandémie. D’un autre côté, souligne le quotidien citant, là aussi, un praticien, en boycottant la fonction publique, les nouveaux médecins manquent à leur devoir envers l’Etat qui a dépensé des fonds importants pour les former sans qu’il puisse compter, en contrepartie, sur leurs services. Cela au moment où le secteur de la santé publique enregistre un déficit de près de 100.000 cadres entre médecins et infirmiers.

Par Amyne Asmlal
Le 22/01/2021 à 22h30