Les médecins du privé toutes voiles dehors contre le fisc

Les cliniques privées de Rabat ont toutes participé au mouvement de grève

Les cliniques privées de Rabat ont toutes participé au mouvement de grève . DR

La grève des médecins du privé était une réussite selon le Syndicat national des médecins généralistes. Les détails.

Le 19/10/2018 à 08h43

Les médecins privés ont organisé une grève nationale jeudi 18 octobre. Et c’est une réussite selon le collectif de syndicats qui a appelé à ce débrayage. «C’est une réussite dans la mesure où c’est la première fois que tous les syndicats, y compris ceux du public, se mettent d’accord pour une action», déclare Docteur Rachid Choukri, du Syndicat national de la médecine générale.

En tout, six syndicats ont participé et organisé cette grève qui a connu selon la même source un taux de participation de 100% déjà à la mi-journée. Ce fût le cas de Berkane suivie de Larache avec un taux de participation de 85% à 16 heures. A Rabat, toutes le cliniques privées et les centres de radiologie, une trentaine à peu près, ont observé la grève.

Dans la liste des revendications des médecins privés, on retrouve la modification de la loi 08 12 qui régit le conseil de l’ordre et les élections au sein du conseil. Les professionnels demandent un vote par secteur et exigent que seuls les médecins à jour de leurs cotisation aient le droit de voter et enfin, une régionalisation avancée des conseils régionaux de l’ordre des médecins avec autonomie financière et administrative.

Les médecins du privé demandent également la modification de la loi 131 13 régissant l’exercice de la médecine, un forfait "raisonnable" pour le calcul de l’assurance maladie indépendante ainsi qu'une refonte de la convention de l’assurance maladie obligatoire.

Autre proposition essentielle dans le cahier revendicatif des médecins privés: «arrêter l’acharnement du fisc contre les médecins». «On demande un statut de Société à responsabilité limitée pour payer les impôts à partir d’un chiffre d’affaires de 1 million de dirhams, alors que là on paie un impôt à partir d’un dirham de recette, ce n’est pas normal», dénonce Rachid Choukri.

Dans le communiqué commun final, publié à l’occasion de l’assemblée générale du 22 septembre, on lit: «Nous sommes des contribuables comme tous les citoyens marocains mais nous assurons une mission de service public sans contrepartie et en l’absence, à ce jour, d’une couverture sociale, en l'occurence l'assurance maladie et retraite».

Ce mouvement de protestation sera suivi de deux autres grèves: le 22 novembre et le 20 décembre prochain sans oublier un sit-in devant le ministère de la Santé à Rabat.

Par Qods Chabaa
Le 19/10/2018 à 08h43