Les Marocaines s'inquiètent de leur condition

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500 associations nationales oeuvrant pour l'égalité homme-femme organisent samedi 25 octobre une journée festive sur le thème "L'égalité en fête". Une opération de sensibilisation qui ne masque pas leur inquiétude face aux régressions de leur condition dans la société.

Le 24/10/2014 à 07h57

"Nos droits on y croit". Cette phrase choc est de Fouzia Assouli, présidente de la Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes, lors d'une conférence de presse annonçant l'organisation d'une journée festive à Casablanca, place des Nations-Unies, samedi 25 octobre. Une initiative qui vise à attirer l'attention de la société civile sur les problématiques des droits des femmes au Maroc, et notamment les blocages à la mise en œuvre effective de l'article 19 de la constitution. Selon les organisateurs, les indicateurs de la précarité de la situation de la femme au Maroc sont alarmants. Le retard de l'installation de L'Apald (Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination) et le manque de visibilité sur les mécanismes de travail de cette institution suscitent de vives inquiétudes au sein de ces associations. Les chiffres sont éloquents et soulignent une régression en matière des droits fondamentaux des femmes. 

Moins actives et moins diplôméesA titre d'exemple, le taux d'activité de la population féminine âgée de15 ans et plus est passé de 28% en 2000 à 25,5% en 2011. La même constatation s’applique au taux de femmes diplômées qui est passé, en 11 ans, de 60,9% à 51,3%. Ces régressions manifestes expliquent le classement du Maroc en bas de l'échelle (129e place) par le forum économique mondial (WEF) par rapport aux droits des femmes. Les quelque 500 associations regroupées considèrent qu'un débat s'impose. Elles sont appelées à unir leurs efforts face à "certaines forces obscurantistes et conservatrices" qui se dressent contre l'amélioration de la situation de la femme au Maroc. L'évènement "l'égalité en fête", pour sa première édition, est marqué par l'organisation de diverses activités culturelles et sportives, dont une course de 5000 mètres. De nombreux prix seront attribués, notamment à des jeunes femmes journalistes ayant travaillé sur la problématique de la parité homme-femme. L'évènement est ouvert au public, samedi à partir de 8h30, place des Nations Unies, à Casablanca.

Par Asmaa El Kezit
Le 24/10/2014 à 07h57