Les habitants des maisons menaçant ruine seront délogés par la force

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Revue de presseKiosque360. Les citoyens habitants des maisons menaçant ruine seront délogés sur décision des autorités élues ou de tutelle. Y compris par le recours à la force publique. C’est la teneur d’un projet de loi préparé par le ministère de l’Habitat et qui attend d’être adopté par le gouvernement.

Le 06/06/2015 à 08h24

Il y a de ces décisions qu’il faut parfois prendre à contrecœur, quitte à faire des mécontents et provoquer une levée de boucliers. C’est ce que vient de faire le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la politique de la ville en élaborant un projet de loi permettant de déloger les citoyens qui résident dans des habitations menaçant ruine, y compris en recourant à la force publique. Selon Akhbar Al Yaoum, qui relaie cette information dans son édition de ce week-end des 6-7 juin, ce projet de texte de loi préparé par les services du département de Nabil Benabdellah (PPS) autorise les autorités élues (président du conseil communal) et les autorités de tutelle (Walis, gouverneurs, pachas et caïds) à déloger par la force les citoyens qui occupent des habitations menaçant, complètement ou partiellement ruine, pour préserver leurs vies et la sécurité du voisinage. Mais il n’y a pas que le bâton dans ce projet de loi qui va intégrer bientôt le circuit habituel d’adoption. La carotte sera l’obligation pour l’autorité qui prend une telle décision de loger les habitants concernés par cette mesure de manière provisoire à travers l’agence nationale de rénovation urbaine. L’intervention de l’autorité de tutelle n’intervient, explique le journal, qu’après le refus de l’autorité élue de passer à l’acte.

Vivement le règne de la loi !Cependant, et pour éviter toute sorte de dérapages, ce nouveau projet de loi autorise ceux qui s’estiment lésés par les décisions de délogement à recourir à la justice administrative, dans un délai de dix jours, pour contester la décision des autorités. En fin de compte, être délogés, même par la force publique, et être logés provisoirement, est nettement un meilleur destin que de mourir sous les décombres d’une habitation qui s’écroule. Au Maroc, nous avons encore le souvenir du drame de Bourgogne à Casablanca avec plus de vingt victimes mortelles. Pour le reste, il semble qu’il y a vraiment urgence : à en croire Akhbar Al Yaoum, pas moins de 114.000 habitations menacent ruine à travers tout le territoire national. La vie et la sécurité des citoyens passent avant et il était temps qu’une telle loi vienne le rappeler.

Par Fatima Moho
Le 06/06/2015 à 08h24