Les distributeurs de bonbonnes de gaz menacent de passer à la grève

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Revue de presseKiosque360. L’approvisionnement du marché en bonbonnes de gaz risque de connaître des perturbations à partir du 1er janvier prochain. Les distributeurs de butane, assujettis à certaines conditions de facturation par la loi, menacent de passer à la grève.

Le 16/12/2018 à 22h59

Avant de se voir confrontés à une pénurie de bonbonnes de gaz dans les épiceries des grandes villes du royaume, les ménages sont avertis. Ils feraient mieux d’anticiper les conséquences qu’aurait une grève des distributeurs de butane, annoncée, ou en tout cas brandie, pour les tous prochains jours.

Sur la base d’une lettre que l’Association des distributeurs de gaz au Maroc vient d’adresser au chef du gouvernement, et dont il dit avoir reçu copie, le quotidien Al Massae de ce lundi 17 décembre se fait l’écho d’une probable perturbation de l’approvisionnement du marché en gaz butane. Et pour cause, les distributeurs de ce produit, toujours subventionné par l’Etat, menacent d’entrer en grève à partir du 1er janvier prochain, si leur cahier revendicatif n’est pas pris en considération par le gouvernement.

De quoi s’agit-il au juste? Selon les distributeurs de gaz butane, le problème remonte à la loi de Finances de l’année 2015, et la circulaire y afférente n° 724 de la Direction générale des impôts du 1er janvier 2015, assujettissant les distributeurs à un nouvel impôt fixé à 0,25% de leur chiffre d’affaires.

Pire, selon eux, la loi de Finances 2018 leur a imposé l’obligation de faire désormais mentionner, dans leur déclaration d’imposition, plusieurs données concernant les factures des entreprises clientes. Ce que les distributeurs refusent, car ils estiment que cette nouvelle réglementation est impossible à mettre en œuvre. En effet, arguent-il, comment obliger un épicier à mentionner sur la facture, établie par le fournisseur en gaz butane, son numéro de patente comme exigé par le projet de loi de finances 2018, alors même qu’il refuse de l’afficher sur la devanture de son commerce? Pire, ils ajoutent que certains épiciers refusent même de se fournir en gaz et déclinent la marchandise lorsque le distributeur insiste pour faire apparaitre le numéro de patente sur la facture.

De même, ils expriment leur étonnement face à la volonté de l’Exécutif de leur imposer un plafonnement du prix du butane, alors que ce produit est subventionné et tous ses prix fixés par le gouvernement lui-même, contrairement aux prix du carburant à la pompe.

Dans leur lettre au chef du gouvernement, qu’ils reconnaissent avoir rencontré sans résultat probant, les distributeurs rappellent que les problèmes ne cessent de s’accumuler pour les professionnels, et qu’il est temps de leur trouver une solution. Pour mettre la pression sur les décideurs publics, les distributeurs du gaz butane menacent tout simplement, dans leur dernière missive à Saâd-Eddine El Othmani, de faire grève dès le 1er janvier prochain.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 16/12/2018 à 22h59