Les concessionnaires de motos sous les fourches caudines de Boulif

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Revue de presseKiosque360. Après les cartes grises et les plaques d’immatriculation devenues obligatoires pour les motos en circulation, l’heure est à la lutte contre les fausses déclarations en douane fournies par les importateurs de ces deux et trois roues.

Le 05/11/2017 à 23h49

Mohamed Najib Boulif, secrétaire d’Etat chargé des Transports, vient de lancer une vaste opération de contrôle qui a touché tous les concessionnaires importateurs de motos, soupçonnés de fausses déclarations en douane par le biais de leurs transitaires.

Dans son édition de ce lundi 6 novembre, le quotidien Assabah rapporte, sur la foi d’une source autorisée du secteur d’importation des motos, que cette opération de contrôle lancée par le secrétariat d’Etat aux Transports touchera toutes les grandes villes du royaume, à commencer par Casablanca, Rabat, Fès et Marrakech.

Il s’agit, à travers cette opération, de s’assurer que les déclarations contenues dans les dossiers des transitaires remis à la douane sont conformes à la configuration exacte des engins importés. Ainsi, le journal affirme que certains importateurs trichent assez souvent sur la puissance des moteurs, en déclarant par exemple qu’un moteur n’a qu’une puissance de 19 cm3, alors qu’en réalité il en a 50. Une telle entourloupe a pour objectif, bien sûr, de faire baisser au maximum les droits de douane.

Ce contrôle n’est pas anodin, puisqu’il intervient dans un contexte particulier. D’une part, la Loi de Finances 2018 a prévu une hausse des droits de douane sur les produits finis (qui passent de 17.5% à 25%) et semi-finis (de 25% à 30%) importés de pays non liés par un accord de libre-échange avec le Maroc. Le journal s’attend, dès le début de l’année prochaine, à une importante hausse des prix des motos, particulièrement celles importées de Chine et de Corée du sud, sous l’effet de la répercussion de ce redressement douanier.

D’autre part, ce contrôle intervient en parallèle à celui qui vise à généraliser, en vertu de l’article 53 du nouveau code de la route, l’immatriculation de tous les deux et trois roues à moteur, au même titre que les quatre roues, dont la carte grise doit mentionner les données exactes de l’engin: sa puissance, son numéro d’immatriculation ainsi que le nom du propriétaire. Toutes ces mesures, en plus de renflouer les caisses de l’Etat, auront le mérite de mettre un peu d’ordre dans un secteur où l’anarchie totale était jusqu'ici le maître-mot.

Par Mohammed Ould Boah
Le 05/11/2017 à 23h49