Le dérapage de l’imam Abdelaziz Ismaili à Meknès

L'imam Abdelaziz Ismaili. 

L'imam Abdelaziz Ismaili.  . DR

Revue de presseKiosque360. L’imam Abdelaziz Ismaili a, lors du prêche de vendredi qu’il a donné à la mosquée Hassan II de Meknès, traité El Hajeb et Martil de villes du «péché». Des propos diffamatoires qui ont provoqué l’indignation de la population des deux cités qui l’ont sommé de s’excuser.

Le 10/06/2019 à 22h07

Les propos diffamatoires d’un imam de Meknès, lors du prêche de vendredi où il a désigné El Hajeb et Martil comme étant des villes du «péché», ont provoqué une grande indignation de la population de ces deux cités. Les messages de protestations ont largement circulé sur les réseaux sociaux, dénonçant vivement le dérapage de l’imam, qui est également professeur universitaire. Des témoignages et des enregistrements attestent que le dénommé Abdelaziz Ismaili a textuellement dit lors de son prêche: «Allô le péché où es-tu? A El Hajeb? J’arrive. A Martil? J’arrive». Une insulte à peine voilée aux habitants de ces deux villes qui ont été profondément blessés par des paroles aussi cyniques de la part d’un homme qui se dit professeur en études islamiques.

A El Hajeb, qui se trouve à proximité de Meknès, des associations se sont mobilisées pour organiser un sit-in symbolique pour protester contre les accusations dudit «fqih». Ce dernier est sommé de présenter ses excuses à la population de la ville et de quitter ce lieu de prêche qui sert à guider les croyants et à prier pour eux, et non pas à les diffamer et à les humilier. A Martil, les internautes ont été surpris par les propos diffamatoires de l’imam, qu'ils considèrent comme une grave atteinte à l’honneur d’une petite ville minée par de graves difficultés économiques.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 11 juin, que le président de la commune de Martil, Hicham Bouanane, a adressé un message à l’imam incriminé: «Pas la peine de feindre que tes propos ont été détournés de leur contexte ou que tu ne cherchais pas à nuire à la réputation de notre ville (Martil) ou, encore, que les gens n’ont pas compris tes messages. Car tous ceux qui ont assisté à ton prêche ont constaté la manière dont tu t’es attaqué à des gens que tu ne connais même pas en désignant Martil comme étant ville de sacrilèges». Face à ce tollé général, Abdelaziz Ismaili a essayé de se justifier en clamant qu’il avait été mal compris et qu’il avait essayé d’éclaircir certaines choses en donnant ces exemples.

Un discours qui a décuplé la colère des gens qui ont qualifié ses excuses de plus graves et plus blessantes que ses dérapages lors du prêche de vendredi. Pis encore, estiment certains, en se justifiant de cette manière, ledit imam croit s’adresser à des ignorants ou des analphabètes. Le président de la commune de Martil n'a pas mâché ses mots en s'adressant à lui: «Au lieu de t’excuser sincèrement du mal que tu as fait aux gens, tu t’es empressé de t’ériger en victime d’une mésentente. Même certains de tes disciples ont pris ta défense en te qualifiant de victime du prêche de la vérité. Si tu avais reconnu ton erreur et présenté tes excuses, les gens que tu as blessés t’auraient pardonné et auraient tourné la page». Et le responsable de la commune de Martil d'ajouter que les citoyens refusent que ces tribunes deviennent des armes entre les mains d’ignorants qui portent atteinte à la dignité des personnes.

Par Hassan Benadad
Le 10/06/2019 à 22h07