L’AMDH révèle une affaire de harcèlement sexuel à l’université Mohammed V

Photographie d'illustration. 

Photographie d'illustration.  . DR

Un professeur universitaire, directeur d'un mastère à l’université Mohammed V de Rabat, est accusé d’avoir harcelé deux de ses étudiantes. L’affaire, révélée par l’Association marocaine des droits humains, est actuellement entre les mains de la justice.

Le 14/02/2019 à 11h20

Un professeur à l’université Mohammed V à Rabat harcèlerait ses étudiantes. Cette affaire a été révélée au grand jour par l’Association marocaine des droits humains (AMDH), qui a été saisie par deux étudiantes, lesquelles ont témoigné auprès de ses militants de ce qu’elles auraient subi de la part de ce professeur.

Ces deux étudiantes en mastère 2, qui veulent garder un total anonymat, sont inscrites en «management du capital humain et communication» à la faculté des Sciences de l'éducation, Rabat.

L’AMDH, contactée par Le360 à ce sujet, s’est catégoriquement refusée de livrer leur coordonnées, malgré les garanties apportées de la préservation totale de leur anonymat.

Les deux victimes se sont dernièrement rendues au siège au l’AMDH pour dénoncer ces faits, dont l’un date du 26 février 2018, vers 18h30.

Selon l’AMDH, qui rapporte le témoignage de l’une des étudiantes, ce professeur universitaire l’aurait harcelée dans son bureau. L’étudiante a enregistré la conversation, et cet enregistrement se trouve en ce moment entre les mains des militants de l’association de défense des droits humains.

L’un d’entre eux déclare ainsi que «la voix du professeur est audible, alors qu’il essaie de se rapprocher de l’étudiante, il tente de pratiquer des attouchements sur elle, de lui voler un baiser, tout en la menaçant. Il lui suggère de l’embrasser et même qu’il serait préférable pour elle qu’elle accède à ses pulsions».

La seconde victime présumée, qui s’est elle aussi adressée à l’AMDH, affirme quant à elle avoir reçu un appel téléphonique de la part de ce même professeur, un dimanche, sans pour autant être capable d’en préciser la date exacte.

Notre source auprès de l’AMDH, en charge de ce dossier, affirme à son sujet qu’«après avoir su que la jeune femme était en présence de ses parents, ce profeseur lui a demandé de le rappeler. Il lui a glissé des compliments et lui a déclaré qu’accéder à ses avances lui apporterait des opportunités dans son parcours scolaire et professionnel». 

La même source affirme que cette seconde victime a par la suite été menacée par ce professeur, après qu’il a constaté qu’elle l’évitait.

Selon notre source à l’AMDH, une des victimes présumées a cessé de fréquenter les bancs de l’université. Elle est actuellement sous suivi médical, suite à cette affaire.

L’association de défense des droits humains continue de suivre de très près ce dossier, pour lequel de nombreux courriers ont été adressés à différents responsables, dont le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, qui occupait justement auparavant le poste de président de l'université de Rabat. 

Dans ces lettres, l'AMDH réaffirme que le harcèlement sexuel est puni par la loi et bafoue les droits des femmes.

L’association exhorte à cet égard le parquet à diligenter une enquête dans le but de protéger les victimes présumées.De nouveaux rebondissements sont donc à prévoir.

Par Karim Ben Amar
Le 14/02/2019 à 11h20