La justice se prononce contre l'usage de la langue française dans l’Administration

mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. L’utilisation de la langue arabe dans l’administration publique n’est plus légitimée uniquement par l’article 5 de la Constitution, mais également par la justice administrative. En effet, celle-ci vient de se prononcer contre l’utilisation du français dans l’administration.

Le 12/02/2018 à 20h15

Nouvelle jurisprudence dans la politique linguistique au Maroc. En effet, la Cour d’appel de Rabat vient de confirmer un jugement rendu, en première instance, par le tribunal administratif de la capitale, soulignant l’illégitimité de l’utilisation de la langue française dans l’administration publique. Par ce verdict, la langue arabe demeure ainsi le seul moyen de communication dans l’administration. Son utilisation n’est plus légitimée uniquement par l’article 5 de la Constitution, mais également confortée par les décisions de la justice.

Akhbar Al Yaoum, qui se penche sur le sujet dans son édition de ce mardi 13 février, affirme que «cette sentence de la justice est un triomphe de la volonté générale des Marocaines et des Marocains qui militent depuis l’aube de l’indépendance pour que la langue arabe soit la langue officielle du peuple et son moyen de communication dans l’administration et dans la gestion des affaires publiques».

Dans une déclaration au quotidien, Fouad Abou Ali, président du Collectif national pour la langue arabe, souligne que le verdict de la justice administrative de Rabat est une mise en application des dispositions de la Constitution. Et de préciser qu’il s’agit d’une victoire de la justice contre les tentatives du lobby francophone qui manœuvre pour entraver les procédures liées à la sauvegarde et à la promotion de la langue arabe. D'ailleurs, le président du collectif national pour la langue arabe craint l'orchestration de mêmes manœuvres pour empêcher l’exécution du jugement de la justice.

A ce propos, il appelle les instances de la société civile à se mobiliser en vue de défendre la langue arabe au niveau de l’administration. La coordination nationale de la langue arabe émet le même voeu. Dans un communiqué rendu public à cette occasion, «la coordination nationale de la langue arabe appelle tous les Marocains à refuser la réception de tout courrier écrit en langue française et de le retourner à son expéditeur en vue de le réécrire ou de le traduire en langue arabe».

Par Mohamed Younsi
Le 12/02/2018 à 20h15