La digitalisation pour lutter contre la spoliation foncière

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Revue de presseKiosque360. Avant de lancer ses services numériques, l’Agence nationale de la conservation foncière a procédé à la numérisation de 5,5 millions de titres fonciers. Grâce à une application, les citoyens peuvent suivre toute modification suspecte sur le titre foncier de leur bien.

Le 22/04/2018 à 21h29

En mettant en place plusieurs services accessibles depuis un smartphone, l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie, entend mettre fin au phénomène de spoliation immobilière. Dans un entretien publié par le quotidien Assabah dans son édition du lundi 23 avril, Hamid Rabii, conservateur général, a affirmé que les services électroniques mis en place ont été particulièrement bien accueillis par les MRE, principales victimes de ce phénomène.

En arriver là n’est pas une mince affaire, a-t-il précisé, notant qu’un minutieux travail a été fait en amont pour numériser et stocker sur des supports numériques les archives de la Conservation foncière. Ainsi, plus de 5,5 millions de titres fonciers sont désormais accessibles depuis la base de données numérique de l’Agence. Cela en plus des 159 millions de documents scannés et stockés sur des support numériques. 

Tout cela a permis à l’Agence de lancer ses trois services électroniques grand public. Il s’agit de l’application mobile «Mohafadati» qui offre la possibilité de suivre toutes les formalités opérées sur un titre foncier, le titre foncier numérique et la publicité numérique. Auparavant, la Conservation foncière a également lancé un espace numérique dédié aux ingénieurs topographes. «L’objectif est d’éliminer le papier de nos échanges avec les ingénieurs topographes», explique en ce sens Hamid Rabii. C’est, de loin, le plus important service que l’ANCFCC ait mis en place, précise le conservateur général. Les ingénieurs ne sont plus tenus de se déplacer pour déposer leurs dossiers à la Conservation foncière. L’opération se fait maintenant à distance, ils peuvent même obtenir des plans en un seul clic à partir de leur bureau, alors que par le passé, un ingénieur topographe installé à Rabat qui avait besoin des plans d’un site à Tanger devait se présenter à la conservation foncière de cette ville pour les obtenir.

Outre les ingénieurs, les Marocains du monde sont également l’une des cibles de ces changements. Les cadres de l’ANCFCC se sont même déplacés dans certains pays européens, comme la France, la Belgique et l’Allemagne, pour expliquer ces nouveautés aux MRE installés dans ces pays. Et cela, dans le cadre des efforts de lutte contre les mafias de la spoliation foncière. Avec l’application «Mohafadati», un service gratuit, ils peuvent être informés en temps réel, depuis leur pays de résidence, de toute modification suspecte concernant le titre foncier de leurs biens.

Par Amyne Asmlal
Le 22/04/2018 à 21h29