Kénitra: une policière humiliée par un fils à papa finit aux urgences

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Revue de presseKiosque360. Une policière, qui officiait sur la voie publique à Kénitra, s’est retrouvée aux urgences de l’hôpital régional après avoir été violemment prise à partie par le fils d’un grand commerçant de la capitale du Gharb.

Le 27/01/2017 à 22h33

Le machisme a décidemment la peau dure! Même les policières, malgré les insignes de l’Etat qu’elles portent, la loi et l’ordre public qu’elles incarnent, ne sont pas épargnées. La verbalisation d’un automobiliste par une gardienne de la paix, sur l’artère principale de la ville, s’est terminée par une garde à vue pour l’automobiliste et les urgences pour la policière.

Dans son édition du week-end des 28 et 29 janvier, le quotidien Al Akhbar rapporte qu’une policière, chargée du contrôle de la circulation sur le boulevard Mohammed V à Kénitra, a verbalisé un automobiliste qui venait de commettre une infraction au Code la route.

Or, cet automobiliste n’est autre que le fils et l’aide d’un grand commerçant de Kénitra ayant fait fortune dans la vente des voitures d’occasion et tissé des relations avec les différentes autorités de la ville.

Se croyant tout perms, le fils à papa a d’abord pris à partie la policière, qui l’a abordé poliment en lui demandant les papiers de la voiture, suite à l'infraction routière dont il venait de se rendre coupable. Face à l’agressivité du contrevenant, la policière a appelé sa hiérarchie qui a immédiatement envoyé sur place des policiers en renfort.

Le conducteur, doublement fautif, s’est retrouvé au commissariat central local, ce qui ne l’a pas empêché d’insulter copieusement à nouveau la policière et de la traiter de tous les noms devant ses collègues. Cette dernière, se sentant humiliée, a perdu ses nerfs à son tour avant de tomber évanouie et ne reprendre conscience qu’aux urgences de l’hôpital régional de Kénitra.

Finalement, le contrevenant a été placé en garde à vue au moment où son père a mis à contribution toute son influence et ses connaissances afin d’intercéder auprès de la policière, sa hiérarchie et sa famille, pour qu’elle retire sa plainte.

Al Akhbar n’oublie pas de rappeler que des journalistes ont déjà subi les foudres du vendeur de voitures d’occasion pour avoir révélé qu’il occupait impunément et ostentatoirement l’espace public à Kénitra.

Par Mohammed Ould Boah
Le 27/01/2017 à 22h33