Inondations: les premières précipitations enclenchent des mouvements de protestation

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Revue de presseKiosque360. Les premières pluies de la saison ont fait des victimes : blessures corporelles et habitations détruites. Alors que les habitants concernés demandent des solutions efficaces, les autorités locales proposent la distribution de couvertures au lieu d'une intervention efficace.

Le 23/10/2015 à 07h41

Chaque année, les inondations laissent derrière elles des dégâts matériels et humains qu’il est difficile de réparer. Cette année, les habitants de plusieurs régions à risque ont décidé de passer à l’action. «En début de semaine, les habitants de plusieurs de ces zones ont manifesté leurs inquiétudes devant les administrations territoriales auxquelles ils sont rattachés», rapporte Assabah, dans son numéro du mercredi. A travers cette démarche, les concernés ont souhaité attiré l’attention des autorités locales sur les dangers auxquels ils ont dû faire face et les pertes qu’ils ont essuyées après les quelques précipitations moyennes enregistrées ces derniers jours.

Les premières manifestations ont vu le jour quand des dizaines d’habitants de la commune de Taoujtate, relevant de la province d’El Hajeb, se sont rassemblé devant les locaux de différents services administratifs de leur région. Par ce rassemblement, les citoyens contestaient la passivité des autorités locales qui n’ont pas intervenu alors que dizaines de maisons étaient encerclées par des tonnes de pierres transportées par les eaux de pluies.

Selon les témoignages recueillis sur place par le journal, les précipitations du samedi dernier ont détruits une centaine de maisons, laissant sans abri leurs occupants. «Ces derniers vivent désormais dans des conditions extrêmement difficiles surtout que les responsables locaux n’ont pas daigné les aider», rapporte le journal.

Les habitants accusent les autorités locales de ne pas respecter ses promesses. «Alors qu’une marche de protestation prenait lieu dans les rues du centre de Taoujtate, les autorités locales ont invité les manifestants à y mettre fin. En contrepartie, elles ont promis une intervention rapide et efficace pour la résolution du problème», indique le quotidien.

Interrogé sur la question, un des habitants qui prenait part à cette marche a affirmé que les citoyens ont répondu favorablement aux promesses qui leur ont été faites et se sont dispersés. Après un jour d’attente, ils se sont rendus compte que le discours adopté par les autorités locales n’avait pour seul but que d’absorber la tension qui régnait dans les rues. «C’est pourquoi nous avons perdu confiance et décidé de porter plainte aux autorités centrales», a déclaré ce citoyen.

Dans les faits, les autorités locales ont tout de même proposé la distribution de couvertures aux victimes des précipitations en guise de solution provisoire en attendant une solution plus radicale : leur fournir des logements adéquats en mesure de les protéger contre les inondations. Ce que les citoyens ont décliné. «Après trois heures de discussions, les autorités locales ont annoncé l’échec des tractations, sans pour autant déterminer la nature des éléments qui ont empêché leur intervention dans les zones sinistrées», rapporte Assabah.

Le quotidien a tenu par ailleurs à décrire la situation de précarité dans laquelle vivent actuellement les familles victimes des premières pluies de la saison. «Des familles se sont retrouvées sans toit. Elles passent leurs nuits sous les étoiles dans des conditions difficiles, après avoir perdu tout ce qu’elles possédaient», rapporte le journal.

Rappelons que les pluies de la semaine dernière ont fait 6 victimes souffrant de multiples fractures. Ils continuent pour le moment de recevoir les soins nécessaires à l’hôpital Mohamed 5 de Meknès. En attendant leur totale rémission, «le gouverneur suit l’affaire de loin, depuis son téléphone portable», indique le journal. Une attitude qui n’a pas manqué d’irriter les victimes.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 23/10/2015 à 07h41