Impôts: les Marocains sont-ils de mauvais contribuables?

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Revue de presseKiosque360. Une très large frange de Marocains cherche à payer moins d’impôts, au moment où une partie non moins importante de la population considère que le fisc est rongé par la corruption.

Le 09/12/2017 à 09h38

La moitié des Marocains cherche la faille pour payer moins d’impôts, 70% de la population ne font pas confiance aux agents de l’administration fiscale et 31% pensent que le secteur est miné par la corruption.

Ce sont-là les résultats d’une enquête d’Afrobaromètre sur la relation des citoyens marocains avec les services du fisc, dont se fait l’écho Al Massae dans son édition de ce week-end des 9 et 10 décembre. L’enquête d’opinion, qui a sondé les populations de 36 pays africains, indique que 58% des Marocains ont avoué trouver beaucoup de difficultés à éviter le paiement de leurs impôts. Ce qui signifie qu’ils ont essayé de frauder et qu’ils n’en ont pas eu la possibilité, rapporte le quotidien arabophone.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, 39% des Marocains ne savent pas vraiment de quels impôts ils doivent s’acquitter. Ils mettent en avant l’inaccessibilité des services du fisc, signale Al Massae.

L’enquête d’Afrobaromètre révèle encore que 46% des Marocains considèrent que les citoyens doivent payer leurs impôts si cela contribue au développement du pays. Ils sont aussi convaincus à 63% que l’Etat a le droit de pousser les mauvais payeurs à s’acquitter des impôts dont ils sont redevables, selon le journal.

Quant à la satisfaction des citoyens par rapport à la performance du gouvernement et son impact sur leur perception de l’impôt, 28% des sondés paieraient même s’ils sont mécontents des résultats de l'Exécutif mais ne le feraient pas si l’occasion se présentait, 6% accepteraient de ne pas payer ne serait-ce qu’une ou deux fois, alors que 59% paieraient dans tous les cas, révèle le quotidien. Enfin, 64% des sondés considèrent que le bon citoyen paye toujours ses impôts tandis que pour 26% d’entre eux, le bon citoyen paye quand l’Etat lui laisse le choix et ne l’oblige pas à le faire, conclut Al Massae.

Soulignons qu’Afrobaromètre est un réseau de recherche en Afrique, qui mène des enquêtes d'opinion publique sur la démocratie, la gouvernance, les conditions économiques et les questions connexes dans plus de 30 pays en Afrique.

Par Zineb El Ouilani
Le 09/12/2017 à 09h38