Il livre sa femme «zouhrie» à des charlatans qui la font avorter

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Revue de presseKiosque360. Un homme a drogué et livré sa jeune femme à des charlatans chercheurs de trésors dans la région d’Essaouira. Victime d’une hémorragie, elle a perdu son bébé. Une enquête a été ouverte.

Le 31/03/2015 à 09h38

La cupidité peut pousser des gens à commettre l’irréparable pour s’enrichir, quitte à sacrifier des proches ou mettre leurs vies en péril. C’est exactement la trame du drame qui vient de se dérouler dans un douar de la région d’Essaouira. Selon le récit que nous fait de ce fait-divers Al Ahdath dans son édition de ce mardi 31 mars, la victime, Zahra Z., est âgée de 23 ans et est mariée depuis à peine huit mois. Mercredi 25 mars, la jeune épouse ne se doutait de rien quand sa belle famille a offert le gîte et le couvert, chez elle à douar Aïssaoua, à trois fqihs. Alors qu’elle aurait du être sur ses gardes, elle qui est «zouhrie» (personne ayant en général une ligne continue qui traverse la paume et dont le sang est très convoité par les chasseurs des trésors). Pour elle, la confiance règne, surtout qu’elle était enceinte de plusieurs mois. Elle accepte donc volontiers d’ingurgiter les trois verres de thé qu’on lui offre avant de tomber inconsciente.

Des proches aux plans diaboliques

Zahra Z. a été ensuite transportée vers un lieu inconnu par son mari et son beau-père en compagnie des trois fqihs : des chasseurs des fameux trésors protégés par les djinns, selon la croyance populaire à laquelle on prête du crédit et notamment dans les régions du Souss. A demi-inconsciente, elle se souvient qu’on lui avait teint une main avec une mixture faite d’eau et de safran avant de lui faire une entaille pour faire couler son sang. Et ce n’est pas tout : on lui avait coupé des boucles de cheveux dont ses bourreaux se sont servis pour encenser les lieux. Al Ahdath ne nous dit pas si le trésor a pu être déterré à la barbe des djinns ou non. Ce qui est sûr, par contre, c'est que la jeune femme a été trouvée dans un état déplorable sous un arbre et dans un autre douar, celui qu’habitent ses parents. Et entre-temps, elle avait avorté du fœtus qu’elle portait, comme le constateront plus tard les médecins urgentistes de l’hôpital provincial de la ville des Alizés. Sa famille a porté plainte lundi 30 mars. Elle bénéficie désormais de l’appui d’une ONG locale. Une enquête a été ordonnée par le Parquet. 

Par Abdeladim Lyoussi
Le 31/03/2015 à 09h38