Grèves: après les enseignants contractuels, les étudiants en médecine

Les étudiants en médecine, en grève devant la Faculté de Casablanca.

Les étudiants en médecine, en grève devant la Faculté de Casablanca. . DR

Revue de presseKiosque360. Les étudiants en médecine observent, depuis ce lundi, une grève qui durera une semaine. Ils protestent contre la privatisation de l’enseignement de la médecine, le cahier des normes pédagogiques nationales et les conditions précaires de formation.

Le 29/04/2019 à 19h25

On sait depuis longtemps que la santé publique est malade et risque l’arrêt cardiaque à tout moment. Si plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer la situation désastreuse de ce secteur, les étudiants de la faculté de médecine ne cessent, eux aussi, de hausser le ton. Face à l’indifférence du ministère de tutelle, il ont décidé d’entamer une grève dès ce lundi pour une durée d’une semaine. Une grève ouverte qui, disent-ils, serait prorogeable en protestation à la «hasardisation qui a caractérisé l’élaboration du projet des facultés de médecine privées». D’autant, ajoutent-ils, que cette privatisation de l’enseignement de la médecine se fait «en l’absence d'un terrain approprié pour les stages hospitaliers». Une situation qui risque d’envenimer la crise qui sévit dans les hôpitaux publics marocains. Le conseil des étudiants en médecine, le bureau des étudiants en médecine dentaire et celui des étudiants en pharmacie de Casablanca indiquent que cette grève concerne également les médecins internes dans les hôpitaux régionaux et provinciaux.

En parallèle, les grévistes organisent une manifestation, ce mardi, devant la faculté de médecine dentaire et un sit-in tout au long de la journée de mercredi, devant la faculté de médecine et de pharmacie. Ils réclament «l’amélioration des conditions de formation des étudiants en médecine dentaire. Des conditions précaires caractérisées par l’encombrement, la carence du matériel et l’absence de sécurité sur les lieux des stages hospitaliers et les salles de travaux pratiques».

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mardi 30 avril, que, pour fêter le 1er mai, les étudiants ont indiqué qu’ils descendraient en force dans la rue et organiseraient une marche au sein de l’hôpital universitaire 20 août de Casablanca. Il est aussi prévu un sit-in jeudi prochain, devant la faculté de médecine et de pharmacie, avant que les étudiants ne se déplacent vers Tanger pour organiser une manifestation commune avec leurs camarades de la ville du détroit. Il faut rappeler que la coordination nationale des étudiants en médecine du Maroc avait appelé ses adhérents à «boycotter les examens du deuxième semestre de l’année universitaire en cours dans toutes les facultés de médecine et de médecine dentaire».

Ce sont les «décisions unilatérales» prises par le secrétariat d’Etat chargé de l’enseignement supérieur qui furent à l’origine du déclenchement de ces protestations. Ce département avait «publié le cahier des normes pédagogiques nationales du cycle du doctorat en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire». Une décision qui a été considérée par les étudiants comme une «menace au principe de l’égalité des chances et aux stages de sixième année des étudiants en médecine dentaire». D’autant qu’il a été procédé à la modification du système des mentions relatives à l’obtention du doctorat en médecine. La coordination nationale des étudiants en médecine du Maroc accuse le ministère de la Santé d’avoir «renoncé à appliquer le PV de l’accord du 3 novembre 2015 signé, d’une part, par la Coordination et, d’autre part, par le ministère de la Santé et celui de l’Enseignement supérieur. Un accord qui prévoit la participation des étudiants à tout chantier qui concerne la réforme du secteur de la formation médicale au Maroc».

Il faut rappeler que plusieurs marches régionales, ainsi que des sit-in, seront organisés tout au long de la période qui s’étale du 29 avril au 3 mai prochain. Au cours de ces manifestations, les étudiants en médecine demanderont au ministère de l’Enseignement d’intervenir pour mettre fin à leur calvaire et leur fournir les conditions nécessaires à l'acquisition de leur apprentissage.

Par Hassan Benadad
Le 29/04/2019 à 19h25