Gestion des contacts, investigation des clusters, veille génomique… Les détails du plan national de riposte au Covid-19

L'hôpital de campagne de Marrakech, inauguré le 14 janvier 2022, pour renforcer les efforts de lutte contre le Covid-19.

L'hôpital de campagne de Marrakech, inauguré le 14 janvier 2022, pour renforcer les efforts de lutte contre le Covid-19. . MAP

La vague Omicron déferle sur le Maroc, qui subit une montée sans précédent des nouveaux cas positifs au Covid-19. C’est pourquoi le ministère de la Santé et de la Protection sociale a mis à jour son protocole d’identification des sujets contacts, de la détection des chaînes de transmission et de veille.

Le 20/01/2022 à 14h16

Le Maroc connaît depuis cinq semaines la troisième vague de transmission communautaire du Covid-19, concomitante avec la propagation du variant Omicron, beaucoup plus transmissible que le variant Delta et devenu rapidement prédominant (95% des cas positifs détectés au Maroc), raison pour laquelle le Plan national de veille et de riposte, couvrant tous les aspects de la gestion sectorielle de la crise, a été mis à jour.

Surveillance des cas contacts et des clusters: ce que prévoit le ministère de la Santé

En ce qui concerne la gestion des cas contacts, le ministère compte procéder à un dépistage élargi chez les contacts, hors professionnels de santé, quel que soit le niveau de risque de contamination (élevé, modéré ou faible). Ainsi, les cas contacts étroits devront, selon la version récente du manuel de procédures de veille et de riposte, s’isoler à domicile pendant 7 jours, à compter de la date du dernier contact avec le cas infecté.

Le ministère prévoit, par ailleurs, une auto-surveillance et un test antigénique dès l’apparition d’un signe clinique et un dépistage élargi chez tous les contacts asymptomatiques, par PCR ou test antigénique à J+5 ou J+6 de la date du dernier contact avec le cas index, ou dès l'identification de celui-ci si cette date ne peut pas être précisée.

Pour ce qui est des professionnels de santé, ayant été en contact avec un cas positif, quel que soit le niveau de risque de contamination, ils devront porter obligatoire un masque FFP2, maintenir leur poste de travail, se désinfecter régulièrement les mains et faire un test antigénique dès l’apparition d’un signe clinique.

Quant à la détection d’une chaîne de transmission, elle doit être définie par une identification d’au moins 3 cas successifs (un à un ou bien un cas, puis 2 autres) et une chronologie cohérente avec une transmission du virus entre les cas (délai entre 2 cas d’environ 4 à 7 jours, qui correspond au délai habituellement observé entre la survenue de 2 générations de cas).

Un cluster est clôturé si aucun nouveau cas n’a été rapporté après le délai de 14 jours depuis la date de début des signes du dernier cas rattaché au cluster (ou de prélèvement s’il s’agissait d’un cas asymptomatique). De plus, tous les contacts doivent terminer leur période d’isolement.

Il est déclaré, toutefois, non maîtrisé, si l’on observe une augmentation du nombre de contacts et une difficulté de leur isolement, une persistance de chaînes de transmission non identifiées et une non diminution du nombre de nouveaux cas confirmés.

Autre nouveauté apportée par ce manuel: la guérison est déclarée à l’issue de la période du traitement de sept jours, en l’absence de complications.

Voici en quoi consiste la stratégie de veille génomique

Quant au volet dédié à la veille et à la surveillance génomiques, visant à identifier les variants circulant et estimer l’ampleur de leur propagation, il reposera sur deux approches: représentative et ciblée.

Ainsi, un échantillon représentatif des cas confirmés à travers le système de surveillance épidémiologique fera l’objet d’une caractérisation génétique de façon systématique. La représentativité doit concerner, autant que possible l’âge, le territoire (province/ région) et les niveaux de prise en charge. Ce nombre de prélèvements sera déterminé par le Centre national d'opérations d'urgence en santé publique (Cnousp) selon la situation épidémiologique.

Il sera également procédé à la caractérisation génétique systématique des cas positifs au Covid-19 détectés dans des contextes/populations spécifiques, tels qu’une notion de retour d’un pays où des nouveaux variants circulent plus ou moins intensément, l’existence d’un cluster, une augmentation soudaine de contaminations, entre autres.

Deux techniques sont utilisées pour caractériser génétiquement les variants circulants du SARS-CoV-2. Il s’agit tout d’abord du criblage (tests PCR permettant une orientation à travers la détection de certaines mutations ciblées).

Ces tests concernent la totalité des prélèvements collectés dans le cadre des indications susmentionnées et la totalité ou un échantillon, selon les orientations du Cnousp, des prélèvements ne répondant pas aux indications.

Quant au séquençage, les tests permettant la production des séquences de certains gènes cibles ou du génome complet du virus. Cela permet la confirmation du résultat de criblage et/ou l’identification d’un nouveau variant.

A titre de rappel, le seuil minimum de testing par semaine au niveau national, calculé dans le contexte d’une nouvelle vague épidémique, en vue de mieux permettre l’évaluation du niveau de transmission virale dans la communauté, est désormais de 112.560 tests, à raison de 16.080 tests effectués quotidiennement.

Il vise à assurer, selon le département que dirige Khalid Aït Taleb, à différents niveaux (national, régional et provincial/préfectoral) une couverture par les tests de confirmation d’au moins 300 tests par 100.000 habitants par semaine.

Ce seuil hebdomadaire a été dépassé durant les deux dernières semaines. En effet, 190.432 tests ont été réalisés entre les 10 et 16 janvier, contre 162.574 tests, une semaine auparavant (du 3 au 9 janvier).

Par Hajar Kharroubi
Le 20/01/2022 à 14h16