Education: 50% des élèves marocains du public n’ont pas accès aux toilettes

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Revue de presseKiosque360. C’est un tableau noir que dresse une nouvelle étude officielle sur la qualité de l’enseignement public et l’état de ses établissements. Les détails.

Le 27/10/2017 à 06h43

Une nouvelle étude a encore mis à nu les dysfonctionnements de l’école publique et l’état chaotique de ses établissements et infrastructures. Décortiquée par Al Akhbar et Al Massae dans leurs éditions de ce vendredi 27 octobre, cette étude réalisée par l’Observatoire national du développement humain en partenariat avec la Banque mondiale et présentée mercredi à Rabat, est un véritable réquisitoire contre les défaillances de l’enseignement public.

Selon Al Akhbar, l’étude a mis en évidence de grandes différences en matière d’acquis cognitifs entre les apprenants scolarisés dans des établissements privés et leurs congénères du public, notamment en mathématiques et en français. Cette évaluation qui a pris pour échantillons 15 établissements scolaires privés et publics dans 3 régions du royaume, à savoir Rabat-Salé-Kénitra, Marrakech-Safi et Fès-Meknès, a également montré un grand écart entre la qualité de l’enseignement en ville et dans le milieu rural. 

Une situation qui s’explique d’abord par un manque de ressources humaines et une déficience des infrastructures, mais aussi par le manque d’autonomie et la démission des parents. Parmi les chiffres choquants présentés par Al Akhbar, on trouve que 36% des élèves du public n’ont pas accès aux outils didactiques. Pour ce qui est des infrastructures, il est indiqué que 58% des écoles primaires ne disposent pas d’éclairage ni de toilettes. La situation devient pire en milieu rural où seulement 20% des écoles ont accès à ces deux «privilèges».

Al Massae de son côté écrit qu’un élève sur 5 dans les écoles concernées par l’étude ne dispose pas de manuels scolaires alors qu’une classe sur trois n’a pas accès au matériel pédagogique. Pour ce qui est du temps d’apprentissage quotidien, il est noté que les élèves des établissements privés bénéficient de plus de 27% du temps par rapport au public.

Concernant ce point, Al Akhbar précise que l’étude a enregistré une moyenne de 4,8% d’absences non justifiées chez les professeurs du primaire. Ainsi, quand on calcule les absences, les retards et le temps des activités non scolaires, on trouve que les élèves bénéficient de seulement 4 heures d’enseignement par jour. Ce qui équivaut à 30 minutes de moins que ce qui est recommandé.

Pour ce qui est du niveau de compétences des enseignants, Al Massae affirme qu’il est au-dessous de la moyenne pour le français, à peine moyen en arabe et assez bon en mathématiques.

Par Zineb El Ouilani
Le 27/10/2017 à 06h43