Diapo-Vidéo. Affaire Hamza mon bb: à Marrakech, un sit-in devant le tribunal perturbe l'audience, repoussée à 14 h

adil gadrouz

Les militants de l'ONG le Centre national des droits de l'homme, qui a fait éclater cette affaire en portant plainte, ont tenu un sit-in en ce jeudi devant le Tribunal de première instance de Marrakech, réclamant une issue rapide à cette série de procès, qu'ils veulent justes et équitables.

Le 07/02/2020 à 13h00

A cause des perturbations causées par ce sit-in, organisé par les militants du Centre national des droits de l'homme, une ONG locale de défense des droits humains présidée par Mohamed Madimi, et qui s'est portée partie civile, la nouvelle audience du procès Hamza mon bb, ce jeudi 6 février, au Tribunal de première instance de Marrakech a été reportée au début de cet après-midi, et le procès devrait reprendre à 14 heures. 

Ainsi en a décidé le juge en charge de ce procès. Une YouTubeuse, connue sous le nom de Soukaina Glamour, un journaliste, Simo Dahir, et le propriétaire d'une agence de location de voiture, Adnane S. connu par son surnom, "Moul Ferrari", accusés par la justice d'être impliqués dans cette affaire, ont brièvement comparu devant le juge, avant de se voir notifier le report de leur audience. 

Au dehors, en effet, devant les portes du tribunal, les militants du Centre national des droits de l'homme, dirigé par Mohamed Madimi, porte-parole de l'ensemble des plaignants, se sont retrouvés pour participer à ce sit-in.

"Nous sommes là pour demander à ce qu'il y ait une issue rapide à ce procès et que toutes les personnes impliqués dans cette affaire, qui a sali la réputation de notre ville à l'international, soient jugés dans le cadre d'un procès équitable", a affirmé un MRE, qui a profité de sa présence à Marrakech pour prendre part à ce sit-in.

Le Centre national des droits de l'homme est l'ONG qui a fait éclater l'affaire Hamza mon bb, en la portant devant la justice. Hamza mon bb est le pseudonyme de deux comptes anonymes, créés en 2016, et administrés par un réseau de personnes sur Snapchat et Instagram qui ont, pendant trois longues années, diffusé des photos, des enregistrements vidéo et des potins scabreux révélant des moments relevant de la vie privée de célébrités essentiellement marocaines.

Ces deux comptes étaient suivis par 1,5 million de personnes, et trois années après les premières publications de Hamza mon bb sur les réseaux sociaux, près de 70 plaintes ont été déposées auprès des services de police. Pour l'instant, un seul verdict a été prononcé dans le cadre de cette affaire aux multiples ramifications: un policier.

Cet agent de la PJ de Marrakech, qui a profité de sa fonction pour révéler des informations au réseau administrant les deux comotes Hamza mon bb, a été condamné par le tribunal de première instance de Marrakech, le 16 janvier dernier, à 10 mois de prison ferme, et au versement d'une amende de l'ordre de 2.000 dirhams.

Deux célébrités sont également poursuivies dans le cadre de cette affaire: Dounia Batma, chanteuse, et sa soeur Ibtissam, influenceuse sur les réseaux sociaux. Poursuivies en état de liberté, contrairement au reste des prévenus, elles ont dû s'acquitter, pour recouvrer la liberté de leurs mouvements, d'une caution de 500.000 dirhams pour Dounia Batma, qui s'est vue interdite de quitter le territoire national, et de 300.000 dirhams pour Ibtissam. 

Des mandats d'arrêts internationaux ont été délivrés, également dans le cadre de cette affaire, et l'un d'entre eux concerne Aicha Ayach, actuellement installée aux Emirats arabes unis, plus précisément à Dubai, où elle étudie le stylisme dans un établissement privé. 

Par Fatima Zahra El Aouni et Adil Gadrouz
Le 07/02/2020 à 13h00