Dialogue social: les négociations butent sur les revendications salariales

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Revue de presseKiosque 360. Les négociations entre le gouvernement et les principales centrales syndicales vont bon train. Mais il semble que les revendications salariales ont mis à nu un désaccord abyssal entre les deux parties.

Le 22/03/2018 à 00h28

Mardi dernier, les négociations entre syndicats et gouvernement ont repris sur les chapeaux de roue. Ils ont même bien avancé sur nombre de points présentés dans le cahier revendicatif des centrales présentes.

Mais, selon des informations rapportées par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 22 mars, la Commission de l’amélioration du revenu a fini par buter sur une demande, jugée excessive par le gouvernement. Il s’agit de la de la revendication par les syndicats d’une augmentation brute de salaire à hauteur de 600 dirhams/mois/salarié du privé. Une demande également assortie d’une augmentation des allocations familiales à 400 dirhams pour chaque enfant, sans limitation du nombre.

Or, selon un représentant de la Confédération démocratique du travail, cité par Al Ahdath, le gouvernement s’est montré très réservé, voire très réticent, sur ces deux points. Le syndicaliste a également dévoilé que le gouvernement avait fini par proposer une allocation de 100 dirham par enfant pour les trois premiers nés de chaque famille. Ce qu’ont rejeté à leur tour les syndicats.

Pour ce qui est des augmentations de salaires dans le privé, la source d’Al Ahdath précise que le gouvernement n’a fait aucune proposition en ce sens, ce qui est vu par les syndicats comme «un manque clair de volonté du gouvernement d’avancer dans le bon sens pour le traitement du dossier de l’amélioration du revenu des salariés».

Pourtant, cette revendication salariale est primordiale pour les syndicats, qui en font même la base et la condition de réussite des actuels rounds du dialogue social qui doit se poursuivre jusqu’au 5 avril prochain au niveau des commissions. Un autre dialoguiste des syndicats justifie ce credo salarial par le fait que «les salariés n’ont plus profité de la moindre augmentation depuis maintenant 5 ans», soit zéro dirham durant tout le mandat d’Abdelilah Benkirane, qui était connu pour ne pas être en odeur de sainteté auprès des représentants de la classe ouvrière.

Mais vu que la fête du 1er Mai se profile à l’horizon, il est fort probable que ces désaccords seront plus ou moins aplanis à travers un compromis qui prenne en considération les contraintes des uns et les attentes des autres.

Par Mohammed Ould Boah
Le 22/03/2018 à 00h28