Criminalité: de nouvelles révélations sur «la bande du bitcoin»

Imitation physique de Bitcoins dans un magasin de cryptomonnaie, le "Bitcoin Change", à Istanbul, en Turquie, le 17 décembre 2020.

Imitation physique de Bitcoins dans un magasin de cryptomonnaie, le Bitcoin Change, à Istanbul, en Turquie, le 17 décembre 2020. . Ozan KOSE / AFP

Revue de presseKiosque360. Un groupe criminel, qui s’activait dans le change illégal de devises et le transfert de bitcoins, a été déféré devant le parquet général de Casablanca. Voici le modus operandi de cette bande composée de 13 personnes, ainsi que de nouvelles révélations dans cette revue de presse tirée d’Assabah.

Le 21/01/2022 à 19h30

La brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) de Casablanca a déféré, vendredi, devant le procureur général du Roi près la cour d’appel de Casablanca, un premier groupe qui s’activait dans le change illégal de devises et le transfert des devises numériques, bitcoins, dans la région de Casablanca-Settat. Il s’agit de treize suspects, dont un agent de police qui dirigeait la bande et sa fiancée qui coordonnaient toutes les opérations.

Sur le banc des accusés, figurent également un ingénieur informaticien, un individu qui s’activait dans le change et d’autres personnes. Après leur audition, le parquet général de Casablanca les a poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour constitution d’une bande criminelle, vols aggravés, en utilisant un engin, enlèvement, séquestration, usurpation de fonction, trafic illégal de devises, détention d’armes blanches, change illégal de devises et usage volontaire d'une fausse plaque d'immatriculation du véhicule.

Les éléments de cette bande criminelle ont opposé une résistance farouche lors de la descente effectuée par la brigade nationale de la police judiciaire dans un appartement dans la commune Ouled Azzouz, relevant de la province de Nouaceur, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 22 et 23 janvier. Des blessures ont été infligées à deux éléments de la BNPJ avant de neutraliser le réseau criminel. Les investigations ont ensuite conduit les enquêteurs à conclure que la bande était dirigée par un agent de police de Casablanca.

Pour accomplir ses «missions», il mettait à profit sa fonction, son expertise et sa certitude que les victimes n’allaient pas le dénoncer puisqu’elles s’activaient dans l’illégal, précisent les sources du quotidien. De même, lors de leurs opérations, les éléments de la bande recueillaient toutes les informations nécessaires sur leurs victimes et leur trafic avant de les surprendre, en se faisant passer pour une brigade de police qui effectuait l’intervention dans le cadre de la loi.

Ces circuits, poursuit le quotidien, étaient coordonnés par la fiancée du policier, qui utilisait sa propre voiture dans ses déplacements entre Casablanca et Ouled Azzouz. Ainsi, dès qu’une victime, qui s’activait dans le domaine des bitcoins, était repérée, la bande mettait en place son plan d’action pour l’interpeller et lui soutirer de l'argent.

Lors de l’opération, le policier entrait en contact avec la victime et lui promettait un traitement particulier pour la mettre à l’aise afin de coopérer. A son domicile, tous les portables et ordinateurs étaient alors saisis, et la victime forcée à fournir les mots de passe. C’est ainsi que les transferts étaient effectués vers les comptes de la bande, précisent les sources du quotidien.

Lors de leur arrestation, les inspections menées dans le cadre de cette affaire ont abouti à la saisie d’une importante somme d’argent, environ un milliard et 148 millions de centimes de la monnaie nationale, tandis que l’inspection des domiciles des prévenus a permis la saisie de téléphones portables, d’une moto et de quatre voitures, dont l’une contenait deux armes blanches soupçonnés d’être utilisés à des fins criminelles. Jeudi, un autre communiqué de la DGSN indiquait qu’une autre somme d’argent d’environ 10 millions et 16.690 dirhams avait été saisie à Marrakech et Safi dans deux opérations en relation avec le même réseau criminel. Autant dire que cette affaire n’a pas encore livré tous ses secrets.

Par Mohamed Younsi
Le 21/01/2022 à 19h30