Crash des prix du poulet, la profession appelle à l’aide

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Revue de presseKiosque360. Les prix de la volaille ont fortement chuté ces derniers jours, aggravant ainsi la crise que vit ce secteur depuis 2017. Surendettés et au bord de la faillite, les éleveurs exhortent les pouvoirs publics à leur venir en aide.

Le 11/03/2020 à 19h29

Les prix de la volaille ont connu, ces deux dernières semaines, une baisse sensible puisque le prix du kilogramme varie actuellement entre 8 et 11 dirhams. La raison est toute simple: l’offre, toujours excédentaire, est confrontée à une faible demande. Une situation qui suscite une forte inquiétude chez les professionnels qui n’arrivent plus à couvrir leurs coûts de production. Ils sont d’autant plus intrigués que ce secteur, précisent-ils, n’enregistre aucune maladie pouvant justifier la fuite de la clientèle. Dans un communiqué, la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) tire la sonnette d’alarme en indiquant que les «grosses pertes subies par les éleveurs, devenues irréversibles, ont causé leur insolvabilité face à leurs fournisseurs et leur incapacité à payer les salaires de leurs ouvriers». Pis encore, cette chute des prix de la volaille a eu pour conséquence la perte des capitaux des éleveurs et l’aggravation de leur endettement vis-à-vis de leurs fournisseurs et leurs banques.

Selon la FISA, excepté quelques courtes périodes où les prix ont connu une hausse relative, cette crise perdure depuis 2017. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 12 mars, que cette crise a poussé les éleveurs à augmenter leur production dans le but de couvrir leurs frais. Mais la baisse de la demande a chamboulé toutes leurs prévisions. Depuis, les prix du poulet vivant n’ont pas dépassé la moyenne de 12 dirhams le kilogramme. Bien au contraire, ils ont même baissé jusqu'à atteindre, aujourd’hui, 9 dirhams le kilogramme. Des prix de vente qui ne couvrent même pas le coût de production qui a varié entre 11,50 et 12,50 dirhams le kilogramme pendant la même période.

Le quotidien Al Massae, qui traite le même sujet dans son édition du jeudi 12 mars, rapporte que les producteurs de viande blanche, menacés de faillite, appellent les pouvoirs publics à intervenir rapidement pour sauver ce secteur. Cet appel de détresse a été suivi d’une critique virulente de la FISA, accusée d’être la cause de la persistance de la crise en sa qualité de porte-parole officiel de ce secteur. Le président de la FIFA, Chawki Jirari, récuse cette accusation qu’il considère comme insensée, sachant que la problématique de ce secteur est étroitement liée à la loi de l’offre et la demande.

Autant dire, ajoute-t-il, que personne n’est responsable de cette crise et qu’aucune partie ne peut remédier à cette situation, surtout avec la multiplication des producteurs et, par conséquent, l’augmentation de l’offre. Les éleveurs, eux, n’en démordent pas et font appel au ministère de tutelle pour sortir de cette crise qui les menace de faillite à cause de leur incapacité à rembourser leurs crédits. Ils dénoncent, en outre, la mainmise des lobbies qui travaillent dans la clandestinité et inondent le marché noir en poulets.

Par Hassan Benadad
Le 11/03/2020 à 19h29