Covid-19: le test de dépistage, un casse-tête casablancais

Test positif au covid-19.

Test positif au covid-19. . DR

Revue de presseKiosque360. Les Casablancais peinent à effectuer les tests de dépistage au Covid-19, face à la grande affluence que connaissent les laboratoires. Pourtant, s’indignent les citoyens, le ministre de la Santé avait déclaré qu’il autoriserait les laboratoires privés à faire ces analyses.

Le 08/09/2020 à 19h10

Les Casablancais désirant effectuer des tests de dépistage au coronavirus doivent s’armer de beaucoup de patience. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 9 septembre, que les laboratoires autorisés à réaliser le dépistage PCR sont débordés par l’afflux incessant des citoyens qui, dès lors, sont condamnés à un véritable parcours du combattant. En effet, il faut arriver très tôt le matin pour prendre son ticket, faire la queue et attendre patiemment son tour. Face à cette ruée vers les laboratoires et au temps, donc, que prennent les tests, de nombreuses personnes qui présentaient des symptômes du Covid-19 ont vu leur rendez-vous chez le médecin décalé de plusieurs jours. 

C’est ce qui est arrivé à Hind, une jeune fonctionnaire qui affichait tous les symptômes du Covid-19: perte de l’odorat et du goût, toux sèche, fièvre. Elle s’est d’abord rendue dans un laboratoire public le plus proche de chez elle mais, découragée par la grande foule qui y attendait, elle a rebroussé chemin. Elle s’est rendue, par la suite, dans un laboratoire privé où on lui a fait savoir qu’elle devait prendre rendez-vous plusieurs jours à l’avance. Lasse de tourner en rond, la jeune fille, qui a fini par souffrir de graves difficultés respiratoires, a finalement été admise dans une clinique privée. Face à la course effrénée au dépistage suite à la propagation inquiétante de la pandémie à Casablanca, les habitants se demandent pourquoi le ministre de la Santé n’a pas encore autorisé les laboratoires privés à effectuer ces analyses.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, avait pourtant déclaré il y a deux semaines, à Marrakech, que son département allait accorder des autorisations aux laboratoires privés pour réaliser ces dépistages. Ceci permettrait de réduire la pression sur les laboratoires publics et faciliterait aux autorités le suivi des personnes testées positives et des cas contacts. Le ministère de la santé explique ce retard par la nécessité de s’assurer que les laboratoires privés désireux de faire ces tests disposent de tous les moyens scientifiques et techniques requis. 

Mais ce retard s’avère des plus dangereux quand on sait que beaucoup de personnes présentant des symptômes alarmants restent livrées à elles-mêmes et exposent tout leur entourage à une contamination certaine. Il est important de souligner que les pays qui, comme la Corée, ont opté pour un dépistage massif dès le début de la pandémie, ont réussi à la circonscrire en un temps record.

Par Hassan Benadad
Le 08/09/2020 à 19h10