Covid-19: le début de la fin du cauchemar

DR

Revue de presseKiosque360. C’est la dernière ligne droite avant le lancement de la campagne de vaccination contre la Covid-19 dont le démarrage est prévu le 4 décembre. En voici les premiers détails.

Le 26/11/2020 à 20h11

On connaît la date du début de la campagne de vaccination contre la Covid-19. D’après Al Ahdath Al Maghribia, ce sera pour le 4 décembre prochain.

La publication écrit, dans son édition du vendredi 27 novembre, que le compte à rebours est enclenché en vue de l’entame,le 4 décembre, de cette opération dans les meilleures conditions. Dans un premier temps, 20% de la population sera concernée par la vaccination, avant d’atteindre progressivement les 80% fixés comme objectif.

La priorité sera accordée, comme il a déjà été annoncé, au personnel de la santé, de la sûreté nationale, de la gendarmerie royale, des forces auxiliaires et des départements placés aux premiers rangs de la lutte contre la pandémie. Les personnes souffrant de maladies chroniques ou immunitaires, ainsi que les personnes âgées de plus de 45 ans, devraient également être priorisées.

Les premières informations disponibles sur le lancement de cette campagne font également état d’un rythme de 200.000 vaccinations par jour, effectuées dans les 2.889 points mis en place à cet effet. Chacun des mille employés de la santé mobilisés dans le cadre de cette opération aura donc à effectuer quelque 200 vaccins par jour. Et comme cette vaccination devrait se faire en 2 temps, les personnes qui seront vaccinées à partir du 4 décembre devront effectuer une deuxième injection après 21 jours, soit durant la quatrième semaine de décembre.

Autre information - plutôt confirmation - de taille qu'apporte la publication, c’est que les deux prochains jours seront consacrés par les autorités locales au recensement des personnes éligibles et qui souhaiteraient bénéficier du vaccin. En d’autres termes, la vaccination ne sera pas rendue obligatoire comme l’ont laissé entendre certaines voix durant les dernières semaines.

Tout Marocain souhaitant en bénéficier devrait, à terme, y avoir accès, y compris les personnes ayant déjà été contaminées et qui sont guéries. Néanmoins, les centres de vaccination devraient être équipés du matériel permettant l'analyse des anticorps des concernés, de manière à s’assurer que la personne à vacciner n’est pas malade à ce moment-là. Si c’est le cas, la vaccination ne devra se faire qu’après la guérison.

Une campagne en 12 semaines

Sur un autre registre, le Maroc s’est déjà assuré une quantité non-négligeable de vaccins. Pour ce qui est du partenariat avec le chinois Sinopharm, il devrait permettre au royaume de disposer de 10 millions de doses dans un premier temps. 17 millions de doses plus 3 millions supplémentaires au besoin devraient être fournies par le groupement suédo-britannique AstraZeneca.

Tandis que les négociations se poursuivent avec d’autres entreprises pharmaceutiques pour l’acquisition de doses supplémentaires. D’après Al Ahdath Al Maghribia, cette stratégie de diversification des sources d’approvisionnement n'a qu'un objectif: que le Maroc soit parmi les pays capables d’achever sa campagne de vaccination en un temps record de 12 semaines.

Pour ce qui est de la production locale du vaccin, le journal souligne que l’entreprise marocaine Sothema se prépare depuis des mois, et qu’il ne lui reste plus qu’à obtenir le feu vert des autorités sanitaires. Néanmoins, ces derniers semblent à leur tour attendre le feu vert des partenaires chinois, ce qui ne devrait intervenir qu’après le lancement de la campagne de vaccination.

Par ailleurs, la stratégie que semble adopter le Maroc est celle de la recherche d’une immunité collective grâce au vaccin. En effet, en lançant cette vaste campagne, le royaume espère casser la chaîne de propagation du virus, en renforçant l’immunité d’un maximum de personnes, ce qui réduira de facto les facteurs de sa transmission.

Ce qu’en dit un spécialiste

Il reste maintenant à savoir si le chemin parcouru jusque-là signe la fin proche du cauchemar au Maroc. Interrogé par le quotidien arabophone, le professeur Mustapha Naji, directeur du laboratoire de virologie à l'Université Hassan II de Casablanca, est catégorique. Il ne faut surtout pas baisser les bras en matière de respect des mesures de prévention avant et après la vaccination.

Comme l’explique le spécialiste, la réussite d’un vaccin dépend de plusieurs facteurs, comme la situation immunitaire du patient, la prise de certains médicaments au moment de la vaccination… Et qu’il faudra certainement du temps avant de s’assurer que le vaccin a réellement fonctionné sur la personne. Du coup, un retour à une vie normale ne coïncidera certainement pas avec la campagne de vaccination, mais cette dernière permettra de casser la chaîne de propagation du virus et permettra, in fine, ce retour à la normale tant attendu.

Pour ce qui est de l’éligibilité au vaccin, le professeur Mustapha Naji confirme qu’il est important que la personne à vacciner ne soit pas malade de la Covid-19, de grippes sévères ou de maladies respiratoires chroniques au moment de la vaccination.

Enfin, questionné sur l’efficacité du vaccin que certains remettent en cause, le spécialiste parait confiant, d'autant que les résultats des essais cliniques menés au Maroc et ailleurs se sont soldés par des résultats positifs. D’ailleurs, pour ce professeur, il ne fait aucun doute que seule la vaccination pourra mettre fin à cette pandémie.

Par Fayza Senhaji
Le 26/11/2020 à 20h11