Covid-19: la mort guette

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Revue de presseKiosque360. Selon de nombreux spécialistes, la situation épidémiologique s’est aggravée, en particulier après la fête du sacrifice. Les citoyens appréhendent avec inquiétude les statistiques officielles.

Le 04/08/2020 à 19h12

Face à la multiplication du nombre de décès parmi les personnes atteintes du Covid-19, un climat de peur et de panique règne depuis quelques jours sur le pays. En effet, les citoyens appréhendent avec inquiétude les statistiques officielles du ministère de la Santé. Dans son édition du 5 août, Al Ahdath Al Maghribia fait le point sur la situation épidémiologique, qui s’est particulièrement aggravée après la fête du sacrifice. 

Un record a été enregistré au niveau des décès, a annoncé la tutelle lundi dernier, en fin de journée: 19 cas répertoriés en l’espace de 24 h. Ainsi, la létalité globale franchit, pour la première fois, le palier des 400 cas. Dans le même sillage, le dernier bilan publié lundi soir par le ministère de la Santé fait état de 659 nouveaux cas, portant de ce fait le nombre de porteurs à plus de 26.196 cas depuis l’annonce du premier porteur du coronavirus au Maroc, soit un ratio de 72 porteurs pour 100.000 habitants. Côté rémission, le nombre de guérisons enregistrées sur la même période a atteint les 533 cas, portant le nombre global des rétablissements à 18.968 cas, soit un taux de 72,4%. 

Au sujet des cas enregistrés lundi soir, le journal rapporte que 83% d’entre eux ont été répertoriés dans le cadre du dispositif de gestion des foyers de contamination, qui a traité près de 123.000 individus. Le journal souligne que les cas critiques sous surveillance médicale atteignent les 79 cas, dont 14 maintenus sous respiration artificielle. 

S’agissant de l’évolution inquiétante de la situation épidémiologique dans le Royaume, plusieurs spécialistes alertent sur le risque de contamination, dû à la présence de porteurs asymptotiques. «Le bilan des contaminations communiqué par le ministère de la Santé ne reflète en rien la réalité», martèle Ali Lotfi, président du réseau marocain pour la défense du droit à la santé, sur les colonnes de Hespress. Pour ce militant associatif, le chiffre officiel en question est à multiplier par 24 pour coller à la réalité, et ce du fait, entre autres, de l’apparition tardive des symptômes chez les patients et des disparités dans la répartition des moyens de dépistage à l’échelle nationale. 

Cité par le quotidien arabophone, le président du réseau marocain pour la défense du droit à la santé s’interroge sur la responsabilité du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire et l’absence de moyens préventifs, et se demande si «la hausse des décès est imputable au virus ou à la morbidité élevée dont souffrent les catégories les plus démunies de la société».

Par Maya Zidoune
Le 04/08/2020 à 19h12