Corruption dans la justice: des liens avérés avec la «mafia du sable»

Les enfants collectent le sable et le transfère à dos d'âne aux chauffeurs de camions qui le revendent aux promoteurs 

Les enfants collectent le sable et le transfère à dos d'âne aux chauffeurs de camions qui le revendent aux promoteurs  . DR

Revue de presseKiosque360. L’enquête a montré que le chef des intermédiaires, le dénommé «Oumoumi» impliqué dans l’affaire des juges présumés corrompus, avait des liens avec la mafia des voleurs de sable dans la localité de Dar Bouazza. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 09/08/2022 à 22h58

L’enquête sur le réseau des intermédiaires du tribunal de première instance d’Ain Sebaâ continue des dévoiler des ramifications tentaculaires dans d’autre domaines. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 10 août, que les investigations ont montré que le chef des intermédiaires, le dénommé «Oumoumi», était lié à la mafia des voleurs de sable. Il aurait rencontré un auxiliaire d’autorité dans le caïdat de Dar Bouazza qui lui a proposé de lui remettre une quantité de sable qui provient de l’excavation du sous-sol d’un lot de terrain dans la région de «Annours». En contrepartie, il devait donner à la propriétaire de ce terrain la somme de 1.500 dirhams pour chaque cargaison.

L’intermédiaire aurait réclamé à cette dernière la somme de 20.000 dirhams qui serait destinée au caïd de la localité pour qu’il ferme les yeux sur le pillage des sables. Par la suite, Oumoumi a procédé, avec l’aide de son fils et deux autres individus, au transport de plusieurs chargements de sable qu’il a revendu, après criblage, entre 2.500 et 4.000 dirhams la cargaison. L’enquête révèle que le caïd n’a pas touché la totalité de la somme convenue car la moitié a été interceptée par son subordonné, en l’occurrence l’auxiliaire d’autorité. Ce qui a fait que le caïd a contacté le chef des intermédiaires pour le sermonner et le sommer de restituer toutes les quantités de sable qu’il avait récupérées.

Le quotidien Al Akhbar souligne qu’au cours de l’enquête, El Ayachi a avoué avoir joué le rôle d’intermédiaire dans de nombreuses affaires en contrepartie d’importantes sommes d’argent qu’il remettait aux fonctionnaires concernés. Les investigations ont montré que le mis en cause était en relation avec un réseau criminel qui intervenait dans des dossiers judiciaires en cours. Lequel réseau est le prolongement de la bande criminelle dirigée alors par le substitut du procureur du roi, Hicham Louski, qui purge une peine de 8 ans de prison après avoir été inculpé pour corruption et abus de pouvoir.

Par Hassan Benadad
Le 09/08/2022 à 22h58