Coronavirus: premier cas et premier test (sérieux) pour le Maroc

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Revue de presseKiosque360. Lundi 2 mars, le Maroc a officiellement annoncé la découverte d’un premier cas avéré de coronavirus sur son territoire. Sans panique, mais avec tout le sérieux que requiert une telle situation, le Maroc fait face à son premier test anti-coronavirus.

Le 04/03/2020 à 01h14

Alors que les médias locaux parlaient largement de l’épidémie du coronavirus pour rendre compte de sa lente progression à travers le monde, avec quelques cas qui se comptent sur les doigts d’une seule main au niveau des pays voisins et autres «rumeurs», voilà que la fièvre médiatique est brusquement montée d’un cran, lundi soir, après la découverte et l’annonce officielle du premier cas avéré au Maroc.

Dans leur ensemble, les quotidiens arabophones paraissant ce 4 mars ont consacré leur Une à «l’infiltration du coronavirus à travers les frontières du Maroc».

Ainsi, dans son édition de ce mercredi, Al Massae rapporte que finalement, après plusieurs semaines de veille, de surveillance des entrées et sorties aux frontières, de contrôles médicaux serrés, le coronavirus a réussi à passer et à «violer» les frontières marocaines. Al Massae rappelle que c’est un citoyen marocain venu d’Italie, le 27 février dernier, à bord du vol d’une compagnie européenne low cost, avec 104 autres passagers, qui a été contrôlé positif après son arrivée. Dès la confirmation de ce cas par l’Institut pasteur-Maroc, le malade a été pris en charge à l’hôpital Moulay Youssef de Casablanca, avant qu’une autre course contre la montre ne soit engagée. Il s’agit d'identifier toutes les personnes antrées en contact avec ce porteur du virus (famille et passager de l’avion), pour les mettre en quarantaine et les soumettre à des examens médicaux.

Akhbar Al Yaoum ajoute que le Maroc n’a pas à paniquer car il est plus ou moins bien préparé à certains cas d’urgence épidémiologiques. En effet, en plus de contrôles médicaux rigoureux aux frontières, le pays dispose en permanence de 670 lits, répartis entre les différents centres hospitaliers et dédiés aux seuls cas éventuels d’épidémie.

C’est ce qui permet, affirme Al Akhbar sur la foi d’une déclaration du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, d'envisager la possibilité de mettre en quarantaine les quelque 104 passagers venus dans le même avion que le porteur du virus. Ces passagers ont été rapidement localisés dans quatre villes, à savoir Casablanca, Settat, Ouarzazate et El Jadida. Pour rassurer l’opinion publique, le ministre de la Santé a précisé que toutes ces personnes seraient examinées en vue de s’assurer que le cas est isolé ou, à défaut, de circonscrire la maladie.

Les mesures draconiennes prises par le ministère de la Santé ont été saluées par Al Ahdath Al Maghribia, selon lequel le Maroc fait face à son premier test sérieux, mais sans céder à la panique. Le quotidien a d'ailleurs publié un dossier tout en infographie en vue de conseiller les citoyens quant aux mesures de prévention (masques médicaux, les signes de la maladie, ses modes de transmission, personnes les plus vulnérables, les numéros verts utiles…).Enfin, le quotidien Assabah estime que la facture du «coronavirus» va exploser, suite à l’annulation effective du Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM-avril 2020) et au vu de la probable cascade d’annulations d’autres événements internationaux (politiques, économiques, culturels, sportifs…) programmés dans les semaines et mois à venir au Maroc. D’ailleurs, selon Al Ahdath, les agences de voyage locales expriment de fortes craintes quant aux retombées du coronavirus sur le tourisme au Maroc.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 04/03/2020 à 01h14