Coronavirus: pandémie et exil forcé

En Italie, dans le centre de Milan, sur la Piazza del Duomo, une femme porte un masque de protection contre le coronavirus, le 24 février 2020.

En Italie, dans le centre de Milan, sur la Piazza del Duomo, une femme porte un masque de protection contre le coronavirus, le 24 février 2020. . DR

Revue de presseKiosque360. La fermeture des frontières aériennes et maritimes, imposée par la propagation du coronavirus, a bloqué des milliers de Marocains qui étaient en voyage à l’étranger. Les services consulaires en France, en Turquie et aux Emirats les ont pris en charge.

Le 07/04/2020 à 20h10

Depuis la détection, le 2 mars 2020, du premier cas de coronavirus au Maroc, l’annulation des vols en provenance de la Chine et de l’Italie, puis la fermeture totale des espaces aériens et maritimes du royaume, des milliers de Marocains sont restés bloqués à l’étranger. A Paris, des dizaines de personnes, dont le vol vers Casablanca a été annulé à la dernière minute, ont connu la galère avant d’être pris en charge par l’ambassade du royaume en France qui les a hébergés dans deux hôtels près de l’aéroport d’Orly.

Ces Marocains qui, loin de leur famille, vivent dans une totale incertitude, ont reproché aux services consulaires marocains leur manque de communication depuis que la France a décrété l’état d’urgence sanitaire. Des centaines de Marocains ont connu le même sort en Turquie, quand tous les vols à destination du royaume ont été suspendus. Ils ont dû, aussi, se débrouiller par leurs propres moyens avant que le ministère des Affaires étrangères n’intervienne pour loger plus de 1.000 personnes dans 16 hôtels d’Istanbul. Outre l’hébergement, les services consulaires ont dû prendre en charge la nourriture de plusieurs personnes qui se sont retrouvées sans argent.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mercredi 8 avril, que de nombreux marocains qui se trouvaient aux Emirats arabes unis ont de même été surpris par l’annulation de tous les vols vers le Maroc. Là aussi et malgré toutes les difficultés, les services consulaires marocains ont déployé beaucoup d’efforts pour leur venir en aide. Même les Marocains qui se trouvaient dans les présides occupés de Sebta et Melilla n’ont pu entrer sur le territoire national à cause de la fermeture des postes-frontières. La plupart d’entre eux avaient fui les pays européens où sévissait le Covid-19, notamment l’Italie, pour venir se réfugier au Maroc. Mais ils ont dû rebrousser chemin car les autorités marocaines avaient formellement interdit l’entrée à toute personne en provenance de ces pays. 

Beaucoup de Marocains sont également restés bloqués à Algésiras, depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire. D’ailleurs, deux d’entre eux ont porté plainte contre le ministère des Affaires étrangères et la DGSN. Les deux plaignants reprochent à l’Etat marocain de leur avoir interdit l’accès à leur pays. Le tribunal administratif, qui a jugé cette affaire en référé, a rejeté leur plainte, la Cour ayant estimé qu'accéder à leur requête d’entrer au Maroc revindrait à violer l’état d’urgence sanitaire décrété par les autorités marocaines pour des raisons de force majeure.

Par Hassan Benadad
Le 07/04/2020 à 20h10