Coronavirus. Ecoles françaises: l’AEFE précise que le 3ème trimestre de l’année reste à payer

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Malgré le confinement, l'école à distance et la reconversion des parents en professeurs à temps plein, l'Agence pour l’enseignement français à l’étranger a fait part de sa décision quant aux frais de scolarité trimestriel restant à payer. Une annonce qui va en faire déchanter plus d'un.

Le 31/03/2020 à 13h04

Olivier Brochet, directeur de l'Agence pour l’enseignement français à l’étranger, a adressé un message vidéo aux communautés éducatives, aux élèves et à leurs parents, le 23 mars 2020.

Dans cette vidéo dont le contenu a été retranscris sur le site de l’agence, Olivier Brochet explique la mobilisation mise en œuvre au sein des 522 établissements du réseau pour la gestion de la crise du coronavirus et de ses conséquences afin d’accompagner du mieux possible les élèves.

Après avoir expliqué les différentes mesures prises pour mettre en place le système d’enseignement à distance, celui-ci en vient au sujet qui fâche: les frais de scolarité du 3ème trimestre de l’année scolaire en cours.

C’est en effet une question que chaque parent se pose. "Va-t-on devoir payer l’école?", "aura-t-on au moins droit à une réduction sachant le degré d’implication de parents qui endossent désormais la casquette de professeurs à la maison?", "et enfin, la situation financière des parents qui ont perdu leur emploi ou dont l’activité s’est arrêtée sera-t-elle prise en compte?"

Voici la réponse d’Olivier Brochet qui ne fera pas plaisir à tout le monde: "je sais aussi l’impact de cette crise sur la situation économique des familles, qu’elles aient à faire face à des surcoûts liés à la garde des enfants, ou qu’elles soient touchées directement dans leurs revenus", annonce-t-il.

Et d’expliquer que "pour ce qui concerne les établissements en gestion directe de l’Agence, j’ai donné des consignes aux directeurs administratifs et financiers pour examiner avec attention et bienveillance les demandes qui seraient faites par des familles en difficulté". Autrement dit, familles en difficulté, signalez-vous.

Et pour ceux qui espéraient une gentillesse, passez votre chemin! "Nous devons maintenir les droits de scolarité car les équipes travaillent et car nous ne pouvons en aucune façon prendre le risque d’affaiblir votre lycée qui devra être en mesure de reprendre rapidement et durablement son activité aussitôt que possible", décrète M. Brochet.

Et de poursuivre enfin que s’agissant des établissements directement gérés par l’agence, "nous étudierons toutes les possibilités de report de paiement et d’échéanciers pour aider les familles".

Enfin, s’agissant des frais annexes comme les transports scolaires, la cantine ou les activités périscolaires, ceux-ci "seront quant à eux facturés au regard du service effectivement réalisé".

La colère gronde déjà...Mécontents de cette annonce, certains établissements à travers le monde ont déjà fait part de leur sentiment à l’instar des conseillers consulaires au Vietnam, Marc Villard et Anne Boulo, qui ont adressé une lettre à Jean-Baptiste Lemoine, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

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Dans cette lettre, ceux-ci déclarent que "ces mesures partent du postulat que le service est rendu à l’identique puisque le prix de la prestation -oserons-nous dire- est le même… Ce qui n’est pas le sentiment du plus grand nombre, malgré la réactivité et les efforts des équipes éducatives".

"Les parents attendent une réduction généralisée des frais de scolarité, qui pourrait être modulée par niveau scolaire(…)", annonce-t-on, avant de prévenir que "de nombreuses familles, au moins pour le primaire et le collège, envisagent de déscolariser leurs enfants pour ne pas avoir à payer le troisième trimestre. Certains craignent de ne pas en avoir les moyens, d’autres trouvent le service rendu insuffisant".

Et de conclure enfin que "l’approche administrative de ces aides exceptionnelles proposées par l’AEFE n’est pas réaliste par rapport à la situation de nombreuses familles qui dans plusieurs pays et dans le contexte actuel seront dans l’incapacité de fournir les pièces justificatives demandées".

Par Leïla Driss
Le 31/03/2020 à 13h04