Communes: un trafic de «bons d’essence» met en cause certains présidents

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Revue de presseKiosque360. Certains présidents de commune risquent de perdre leur poste pour détournement de carburant. Ils utilisent les bons d’essence pour acheter des alliances et les voix des grands électeurs.

Le 17/03/2018 à 00h05

Certains présidents de commune ne cachent plus leurs «aventures». Ils font ainsi profiter leurs maîtresses des «bons d’essence» de leur commune. Celles-ci se présentent aux stations-services agréées, font le plein et remettent au préposé un bon dûment signé par les services de la commune. Bien souvent, elles se contentent d’échanger ces bons contre de l’argent, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 17 et 18 mars.

Toutefois, le journal ne cite aucun cas concret ni aucune région où cela s’est passé. Le quotidien pointe, d’une manière globale, l’usage qui est fait de ces «bons» et le budget «carburant» de certaines communes. S’appuyant sur les résultats des missions de l’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT) dans certains conseils communaux et provinciaux, le journal affirme que les «bons d’essence» sont souvent l’objet de pratiques peu orthodoxes. Le plus souvent, ils servent à acheter les voix et l’appui des conseillers. Ils sont plus souvent échangés contre de l’argent auprès des stations-services complices, ce qui représente des rentrées financières considérables pour certains édiles locaux corrompus.

Ces pratiques ont souvent alerté les contrôleurs des dépenses des communes. La ligne budgétaire consacrée au carburant, bien souvent très gonflée, dans les finances des collectivités territoriales, retient toute leur attention. Le journal cite le cas d’un président de commune, qui, pour justifier des dépenses de carburant très exagérées, a répondu que le réservoir de la voiture de la commune était peut-être troué et que le chauffeur ne s’en était pas rendu compte.

En outre, affirme le journal, cette situation a été décriée maintes fois par l’opposition dans les conseils communaux. Peine perdue, ajoute Assabah, puisque tout le monde sait que les «bons d’essence» sont utilisés le plus souvent pour acheter les alliances et corrompre les grands électeurs. Cela dit, conclut le journal, ces pratiques pourraient coûter leur poste à de nombreux présidents. Surtout après les rapports accablants de l’IGAT.

Par Amyne Asmlal
Le 17/03/2018 à 00h05