Ces artistes femmes qui banalisent les violences sexuelles

Dounia Batma.

Dounia Batma. . DR

Revue de presseKiosque360. Des artistes marocaines, elles-mêmes victimes de violence, la banalisent, font l’éloge de pratiques misogynes et chosifient les femmes dans leurs œuvres et dans leurs déclarations publiques. Le point.

Le 31/08/2018 à 23h19

Dans le torrent de réactions suscitées par l’inculpation de Saâd Lemjarred dans une nouvelle affaire d’agression sexuelle en France, Al Akhbar, dans son édition de ce week-end des 1er et 2 septembre, consacre un dossier à ces artistes femmes solidaires du chanteur ou banalisant la violence et le harcèlement sexuel.

Al Akhbar cite l’exemple de la chanteuse Dounia Batma, qui dénonçait le harcèlement sexuel au début de sa carrière, mais qui a toutefois exprimé sa solidarité avec Lemjarred, et démenti tout désaccord avec lui, ajoutant que ce dernier est un ami et un frère pour qui elle a beaucoup de respect.

La styliste Aïcha Ayyach, qui condamnait elle aussi les comportements machistes dans les espaces publics et défendait le droit des femmes à soigner leur apparence physique, a également exprimé sa solidarité avec «lemâallem» implorant Dieu de lui venir en aide, écrit le journal.

Sanaâ Akroud a réagi de son côté à l’attaque de l’actrice tunisienne Hind Sabri à l’encontre de Lemjarred. Sur son compte Instagram, La Fille de Taroudant a demandé à l’actrice de garder le silence et de ne pas porter de jugements hâtifs. Certains de ses followers lui ont rappelé qu’elle avait déclaré que l’homme marocain en général ne respecte pas les femmes dans la rue.

Al Akhbar a également souligné que Akroud avait pris parti pour le professeur qui a agressé une élève en classe à Khouribga. Al Akhbar revient dans la foulée sur les messages controversés contenus dans les chansons de deux figures du chaâbi à savoir Zina Daoudia et Imane Bent L’houat. Daoudia avait été vivement critiquée pour sa chanson «Atini Saki, Bagha n’maqui…» ( Donne-moi mon sac à main, je veux me maquiller). Jugée impudique et sans finesse, la chanson véhicule des messages dangereux et en totale contradiction avec les traditions marocaines, selon le doyen de la chanson marocaine Fathallah Lemghari, note encore Al Akhbar.

Imane Bent Lhouat a soulevé, de son côté, un grand tollé après la sortie de sa chanson «Lebnat kamouniat» (les filles marchent au bâton) dans laquelle elle fait l’éloge de la violence à l’encontre des femmes et invite les hommes à battre leurs compagnes, écrit Al Akhbar.

Par Zineb El Ouilani
Le 31/08/2018 à 23h19