Casablanca: le PJD se spécialise dans la résiliation des contrats de propreté

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Revue de presseKiosque360. Après Sita Blanca, c’est au tour d’Averda Casa, délégataire des services de collectes des déchets ménagers dans une bonne partie de la métropole, qui voit son contrat résilié à l’amiable. A quel prix? Le Conseil de la commune, dominé par le PJD, n’a donné aucune précision à ce sujet.

Le 31/05/2018 à 00h24

La ville de Casablanca connaît toujours des problèmes avec les nombreux délégataires des services publics (eau et électricité, transport urbain…). Le secteur de la propreté n’est pas en reste. L’encre de la signature, en septembre 2017, de la fin du contrat qui liait la commune de Casablanca à Sita Blanca n’a pas même encore séché qu’une nouvelle résiliation de contrat intervient, en ce mois de mai.

Cette fois-ci, c’est Averda Casa, qui opérait dans le ramassage des déchets ménagers et la propreté dans les arrondissements de Aïn Chock, Hay El Hassani, Ain Sbaa-Hay Mohammadi et Sidi Bernoussi, qui s’en va. En effet, une séparation à l’amiable vient d’être conclue avec le Conseil de la ville de Casablanca. Ce dernier a néanmoins demandé à la société d’assurer la continuité de ce service public jusqu’à la désignation d’un nouveau délégataire.

Selon Al Ahdath Al Maghribia, ces résiliations en cascades sont le prélude à un projet qui viserait à choisir un seul délégataire pour la gestion de la propreté et le ramassage des déchets ménagers dans chaque préfecture. Ce qui signifie que, pour ce secteur, le nombre de sociétés va se démultiplier. D’ailleurs, un nouvel appel à concurrence vient d’être lancé pour la gestion déléguée des services de propreté de l’ensemble du territoire de la ville de Casablanca.

De même, le Conseil de la ville, qui dit vouloir homogénéiser les méthodes de travail et le matériel roulant, compte également adopter un nouveau système de facturation des services de propreté. Ainsi, la méthode du paiement par tonnage de déchets ramassés sera abandonnée au profit de celle du forfait. En effet, Averda était soupçonnée d’exiger de ses éboueurs de ramasser parfois des blocs de ciment au niveau des terrains en construction, dans le seul but d’alourdir les factures payées par la Commune.

Mais, en attendant la mise en œuvre de la nouvelle stratégie, le quotidien arabophone estime que, même si ces résiliations de contrat se font toujours à l’amiable et peuvent même être justifiées dans certains cas, il n’en demeure pas moins qu’elles sont très coûteuses pour les finances du Conseil de la ville, au vu des dédommagements auxquels ces sociétés ont droit pour rupture anticipée de contrat.

Al Ahdath considère que le Conseil de la commune de Casablanca, dominé par le PJD, est devenu un spécialiste des résiliations de contrats avec les délégataires de services publics. Pire, il se refuse toujours à toute transparence quant aux montants versés aussi bien à Sita Blanca qu’à Averda Casa, quand il ne nie pas l’existence de ces dédommagements, prévus par le contrat de concession. Pourtant, la gestion commence par là.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 31/05/2018 à 00h24