Casablanca: des fortunes parties en fumée dans l’incendie de souk "Essaada"

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Revue de presseKiosque360. Dimanche dernier, et en l’espace de quelques minutes, la majorité des tenanciers des 600 commerces du Souk Ould Mina, à Hay El Hassani, ont quasiment tout perdu. Retour sur les circonstances de ce sinistre qui a donné lieu à de nombreuses scènes d’hystérie et à des actes de vandalisme.

Le 25/03/2019 à 22h26

Tous les ingrédients étaient réunis, ce 24 mars, pour qu’un incendie consume, face à l’incapacité quasi-totale de la foule présente, la majeure partie du Souk Ould Mina, dans le grand quartier casablancais de Hay El Hassani: désordre permanent sur les lieux, grande affluence de clients au milieu de passages exigus, journée du dimanche, à 14h qui plus est, moment où les autorités administratives et sécuritaires de permanence font relâche.

Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du mardi 26 mars, c’est d’abord le désordre total caractérisant ce souk, créé il y a plusieurs décennies suite au squattage graduel d’un terrain de football, qui est la première cause de l’incendie de dimanche dernier. En effet, en empiétant à nouveau sur un espace jusqu’ici réservé à un parking, des ébénistes locaux ont déclenché le feu, en laissant traîner un mégot incandescent, selon certains, ou mijoter leur «gamelle» sur une bonbonne de gaz, selon d’autres, au milieu de matières hautement inflammables (diluants, peintures, vernis…). Rapidement, le feu, échappant à toute maîtrise, s’est étendu aux commerces adjacents, bondés de meubles en bois et de tapis, neufs ou de brocante.

Selon Al Ahdath, et sur la foi des déclarations du représentant des commerçants de souk Ould Mina, une échoppe de marchandises neuves et de grande valeur, importées pour la plupart d’Angleterre, a été complètement détruite par le feu. Elle a constitué la plus grosse perte individuelle sur place, puisque la valeur de 800.000 dirhams s’est transformée en cendres en quelques minutes.Al Ahdath rappelle aussi que ce n’est pas la première fois que ce souk, appelé aussi Essaada, connaît un incendie. Un incendie mortel, consécutif à l’explosion d’une bonbonne dans une boucherie, y a déjà fait un mort et calciné plusieurs commerces il y a quelques années.

Même si, dans l’incendie de ce dimanche, aucune perte humaine n’est à déplorer, le quotidien Assabah rapporte que plusieurs cas d’asphyxie et de perte de conscience ont été enregistrés sur place. De même, des cas d’hystérie de certains commerçants ayant tout perdu ont été signalés, dont le cas de cet homme qui criait, au moment où les femmes étaient encore à l’œuvre, qu’il n’avait désormais plus de quoi nourrir ses enfants. Et cela est d’autant plus poignant que pas un seul commerçant sur place ne dispose d’une assurance contre les sinistres, surtout que certains commerçants ont engagé un capital allant de 200.000 à 5 millions de dirhams.Pire, ajoute Assabah, cet incendie a été une aubaine pour certains voleurs, qui ont profité du désordre ambiant et de la fumée dense pour mettre la main sur des TV, réfrigérateurs, tapis… avant l’arrivée des forces de l’ordre.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 25/03/2019 à 22h26