Cabarets et boîtes de nuit en pleine crise de la quarantaine

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Revue de presseKiosque360. C'est la pire période de l'année pour les cabarets, boîtes de nuit et autres débits de boisson. A quarante jours du mois sacré, les clients commencent à se faire rares. Reportage.

Le 25/04/2019 à 18h17

C’est «la crise de la quarantaine» dans les boîtes de nuit, cabarets et autres débits de boisson. Les clients se font en effet plus rares, à la veille du ramadan, et les recettes déclinent considérablement. C’est en tout cas le constat que fait Assabah dans son édition du vendredi 26 avril, suite à son reportage réalisé sur le terrain à Casablanca, à quelques jours du ramadan. 

Comme chaque année, à quarante jours du mois sacré, de nombreux consommateurs d’alcool et clients des établissements de nuit entrent dans une période d’abstinence, arguant de leur volonté de «nettoyer» leur corps de l’alcool, en prévision du ramadan. 

Sondés par le quotidien, plusieurs gérant de cabarets, boîtes de nuit et restaurants autorisés à servir de l’alcool avouent être en crise en cette période de «la quarantaine». Certains d’entre eux parlent d’une baisse de 50% de leurs recettes, une baisse qui peut même atteindre les 70% durant les derniers jours avant le mois sacré.

Pour faire face à cette situation, explique Assabah, plusieurs établissements optent pour une réduction drastique de leurs coûts, en réduisant par exemple les spectacles qu’ils programment habituellement, voire en les supprimant carrément. Ils se contentent ainsi de servir des repas et des boissons «100% halal», comme le confie un gérant. 

Mais si la situation est aussi difficile, pourquoi ces établissements ne ferment-ils tout simplement pas durant cette «quarantaine»?C’est là une question légitime qu’a posée le journal aux personnes sondées. Certaines évoquent un alignement avec les décisions des autorités et ne ferment que lorsque ces dernières leur ordonnent de le faire, tandis que d’autres évoquent une problématique purement commerciale. En effet, certains fidèles clients continuent de fréquenter leur établissement préféré. Ce dernier se doit alors d’être au rendez-vous, de peur de les perdre pour le reste de l’année.

Il faut dire, cependant, que tous ne cèdent pas forcément à ces arguments, plusieurs établissements fermant effectivement durant les semaines précédant le ramadan. Selon le journal, ceux-ci ont également leurs arguments. Au lieu de continuer l’activité à perte, des gérants préfèrent faire profiter leur personnel de longues vacances afin qu’ils soient prêts pour la reprise après le ramadan, d’autant qu’elle coïncide avec l’été où l’activité est à son summum. D’autres, en revanche, ferment pendant la «quarantaine» pour se préparer… au mois sacré. En effet, ces établissements convertissent leur offre pendant le ramadan pour offrir des spectacles et des soirées ramadanesques et capter ainsi la clientèle, nombreuse à sortir après le Ftour. En plus de ces deux cas, il y a celui des établissements qui ont programmé des travaux de réaménagement et de relifting. Au lieu de les opérer pendant le reste de l’année lorsque l’activité est «normale», ils préfèrent fermer pendant les semaines précédant le Ramadan pour avoir assez de temps avant la fin du mois sacré.

Par Fayza Senhaji
Le 25/04/2019 à 18h17