Bouya Omar: Les familles des malades protestent

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Revue de presseKiosque 360. Près de 500 personnes ont manifesté dernièrement devant la Préfecture de Kelaat Sraghna, après l’annonce de la fin des soins des personnes atteintes de problèmes psychiques.

Le 23/05/2015 à 07h42

L’argent n’a pas d’odeur, même s’il provient du malheur des autres. Quelques heures après l’annonce du Programme Karama (ndlr ; dignité) grâce auquel le ministère compte mettre un terme à des violations subies par les malades et aux conditions lamentables et inhumaines dans lesquelles vivent les ces derniers, une manifestation hostile au projet est organisée, écrit Akhbar Al Yaoum sur sa Une du weekend du 23 mai. La majorité des manifestants est issue de plusieurs régions dont Oujda, Nador, Fès, Casablanca. Selon des sources locales interrogées par le quotidien, la marche n’était pas spontanée.

Conflit d’intérêts

Certaines personnes qui gagnent beaucoup d’argent grâce au mausolée de Bouya Omar essaient de profiter encore du filon et défendent bec et ongles leur croûte en faisant fi de la souffrance des malades. La même source a estimé que ce sont les propriétaires de maisons où sont logés les patients et qu’ils gagnent beaucoup d’argent grâce à leur activité. L’un des manifestants a essayé de défendre le maintien de Bouya Omar en dénigrant la prise en charge psychiatrique par les hôpitaux. Pour loger et soigner son frère, il paie 1400 DH par mois. Mokhtar Benfayda, Président de l’Association des descendants de Bouya Omar et député, a nié toute relation de l’association avec tout ce qui est en dehors du mausolée. «Nous avons été les premiers à dénoncer les abus et à demander aux autorités de réagir et d’y mettre un terme», a déclaré le politicien.

Akhbar Al Yaoum rappelle qu’hier jeudi, le ministère de la Santé a publié un communiqué dans lequel il a décliné les différents aspects du Programme Karama. Le ministère entend résoudre le point noir de Bouya Omar en alliant approche médicale, organisationnelle et sociale. Les malades seront traités près de chez eux, sinon internés dans une structure selon leur pathologie. Le département souligne qu’il travaille depuis un an et demi sur ce programme surtout que 70% des pensionnaires de Bouya Omar ne suivent pas de traitement.

Par Amine Haddadi
Le 23/05/2015 à 07h42