Au Maroc, la fuite des cerveaux inquiète responsables et entreprises

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Revue de presseKiosque360. Chaque année, pas moins de 600 ingénieurs quittent le Maroc pour une nouvelle vie à l’étranger. Premier pays de destination: la France.

Le 18/02/2020 à 19h37

Un meilleur salaire, un autre mode de vie, une reconnaissance professionnelle, un secteur éducatif et santé en béton… Ils sont nombreux à rechercher cet Eldorado. Si beaucoup parlent du Canada, destination à la mode depuis quelques années, ils sont encore très nombreux à viser l’ami historique du pays, la France.

Plus de 600 ingénieurs marocains sautent le pas chaque année pour travailler à l’étranger, rapporte ainsi Le Monde Afrique dans un article publié le 17 février. Cette fuite des cerveaux, qui inquiète le Maroc, ne touche pas que les personnes aux revenus moyens. En réalité, elle n’a plus de classe sociale.

De l’ingénieur au professeur, en passant par le chauffeur de taxi, tout le monde parle de tenter sa chance ailleurs. «Salarié au Maroc, je payais 40% d’impôt pour toucher 7.000 dirhams nets mensuels. En France, je suis payé 44.000 euros par an, mon pouvoir d’achat a nettement augmenté pour assurer le même travail», explique au Monde Zakaria, 28 ans, ingénieur informatique chez Capgemini lorsqu’il vivait à Casablanca. En dehors du salaire, ce sont aussi les formations internes payées par l’entreprise et la méritocratie qui ont motivé son départ.

Ingénieurs, architectes, consultants en big data, développeurs… Ils sont nombreux à partir et à laisser leur pays. Une fuite constatée par le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, lors d'une visite à Rabat le vendredi 31 janvier. Il avait d'ailleurs annoncé une coopération entre le Maroc et la France dans les nouvelles technologies afin d’éviter la fuite des cerveaux.

Une excellente nouvelle pour Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de la Fédération marocaine des technologies de l’information et des télécommunications (Apebi), citée par Le Monde. En effet, la solution réside, selon elle, dans la formation: «Nous travaillons sur un projet de reconversion des jeunes diplômés scientifiques avec l’Anapec, pour former 500 étudiants par région, soit 6.000 par an. Je pense que cela va déstresser le marché du travail».

Par Khalil Ibrahimi
Le 18/02/2020 à 19h37