Artistes marocains malmenés aux Pays-Bas: voici la réaction de la diplomatie néerlandaise

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Les autorités néerlandaises réagissent enfin à l'affaire de l'expulsion de trois artistes marocains, originaires de Casablanca, qui ont été traités comme des criminels aux Pays-Bas. Les détails.

Le 08/02/2019 à 08h59

Le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas a enfin réagi à l'affaire de la détention et de l'expulsion de trois artistes marocains.

Dans une déclaration à l'agence de presse AFP, Willemien Veldman, porte-parole des affaires consulaires, a souligné sans détours que "l'obtention d'un visa ne donnait pas automatiquement accès à un pays de l'espace Schengen. La police des frontières est autorisée à faire sa propre évaluation sur l'admission [dans l'espace Schengen]".

Et d'ajouter: "bien entendu, nous comprenons la déception" des trois danseurs, a-t-elle ajouté, précisant "ne pas pouvoir commenter ces cas personnels en raison de la législation sur la vie privée".

Les trois breakdancers Omar Bourich, Hamza El Karmoudi et Ahmed Iggar, âgés entre 20 et 22 ans, membres du groupe The Lions Crew sont arrivés le 10 janvier dernier aux Pays-Bas pour participer à un tournoi de breakdance prévu deux jours plus tard.

Mais les autorités néerlandaises leur ont interdit de dépasser la frontière, malgré leur visa apposé sur leur passeport et leurs documents en règle. On leur a invoqué, pour leur notifier leur interdiction d'entrer sur le territoire néerlandais, des moyens insuffisants pour subvenir à leurs besoins, puisqu'ils possédaient, à eux trois, la somme de 300 euros.

Les trois danseurs ont ensuite eu affaire à un interrogatoire interminable et humiliant. On leur a posé des questions intimes: "avez vous déja eu des relations sexuelles?", "avez-vous le sida ou une maladie sexuellement transmissible?", "êtes-vous atteint de maladies psychologiques?"...

Ils ont ensuite signé des documents en néerlandais, en l'absence d'un traducteur, avant d'être transférés et gardés plusieurs jours dans un centre de détention à Rotterdam puis d'être expulsés vers le Maroc.

Par Qods Chabaa
Le 08/02/2019 à 08h59