Apiculture: des insecticides exterminent les abeilles, la profession lance un SOS

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Revue de presseKiosque360. Le secteur de l’apiculture est laminé par le parasite Varroa, qui s’attaque aux ruches. Les professionnels reprochent à l’ONSSA d’avoir cessé de leur fournir le traitement contre cette maladie, les contraignant ainsi à utiliser des pesticides affectant les abeilles et l’environnement.

Le 06/10/2020 à 19h51

Les apiculteurs tirent la sonnette d’alarme après que l’ONSSA a arrêté de leur fournir un traitement contre la maladie du Varroa, qui fait des ravages dans les ruches. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 7 octobre, qu’en l’absence de ce médicament, les apiculteurs sont contraints de recourir à des pesticides pour lutter contre l’acarien Varroa, soit à des produits toxiques qui constituent un danger pour les abeilles, la production du miel et le consommateur. D’autant que les professionnels de ce secteur soulignent que des produits chimiques de contrebande d’origine et composantes inconnues sont écoulés sur le marché. Noureddine Bouaissa, membre de la coopération «L’île de miel», confirme la prolifération sur le marché de ces pesticides dangereux qui circulent depuis que l’ONSSA a décidé de ne plus fournir aux apiculteurs un traitement efficace contre cette maladie.

L’apiculteur révèle que ce médicament est vendu sur le marché, bien que comportant dans son emballage une étiquette attestant qu’il est délivré gratuitement. Et Bouaissa de s'écrier: «Les professionnels de ce secteur sont dans l’expectative en l’absence de bons produits pour lutter contre ce parasite. Faut-il utiliser des pesticides d’origine inconnue qui affecteraient gravement les abeilles et le consommateur ou doit-on faire hara-kiri en exposant les ruches à une extermination totale?»

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le même intervenant indique que les formations reçues par les apiculteurs ne leur permettent pas de lutter contre les maladies qui s’attaquent aux ruches. Et pour cause, précise-t-il, ce secteur est marqué par une absence quasi-totale de communication entre les professionnels et les responsables de ce secteur, ainsi qu’avec les organisations professionnelles. Pour sa part, l’apiculteur Mohamed Aouaa souligne qu’il existe plusieurs sortes de pesticides autorisés ou non autorisés qui sont commercialisés à grande échelle dans les souks hebdomadaires. 

La plupart de ces produits toxiques, précise la même source, sont interdits dans plusieurs pays, notamment ceux qui contiennent le neonicotinoid, un insecticide très nocif aussi bien pour les abeilles que pour l’environnement. Ces produits dangereux ont fait tellement de dégâts dans les ruches que plusieurs apiculteurs ont dû abandonner leur métier.

Par Hassan Benadad
Le 06/10/2020 à 19h51