Alarmant. Confinement: le braconnage de la faune sauvage en hausse au Maroc

L'activité de braconnage au Maroc est fortement contrôlée et la protection de la biodiversité demeure une préoccupation nationale. Photo d'illustration.

L'activité de braconnage au Maroc est fortement contrôlée et la protection de la biodiversité demeure une préoccupation nationale. Photo d'illustration. . DR

La surveillance des activités de braconnage actuellement en hausse dans plusieurs régions du Maroc s'accroît. Quelque 49 infractions enregistrées et 16 armes de chasse saisies depuis le 20 mars.

Le 20/05/2020 à 14h43

Depuis l’instauration au Maroc des mesures de confinement dans le cadre de la crise sanitaire liée au Covid-19 le 20 mars 2020, le ministère de l’Agriculture a constaté plusieurs actes de braconnage dans différentes régions du pays, perpétrés par des chasseurs profitant du contexte de confinement.

Durant cette période, plusieurs formes de délits ont été enregistrées: chasse en dehors du calendrier réglementaire, chasse avec des moyens prohibés, chasse durant la nuit, chasse dans des réserves et chasse d'espèces protégées.

"La mobilisation et la vigilance des agents forestiers, appuyés par plusieurs associations de protection du patrimoine naturel, ont permis de réprimer plusieurs actes de délits de chasse: 49 infractions ont été enregistrées avec la saisie de 16 armes de chasse", lit-on dans un communiqué du ministère.

Ainsi, des poursuites judiciaires ont été engagées à l’encontre des auteurs de ces actes. Par exemple, quatre personnes utilisant des chiens de chasse dans une réserve ont été interceptées le 31 mars par des agents des Eaux et forêts de Marrakech, suite à un appel téléphonique dénonçant cet acte illégal. Deux armes de chasse appartenant à deux braconniers ont également été saisies le 3 avril par des agents des Eaux et forêts du Centre de conservation et de développement des ressources forestières de Tifelt.

Dans le même ordre, des braconniers ont été surpris aux environs de 3h du matin par l'unité de surveillance et de contrôle de la faune sauvage des Eaux et forêts, le 14 avril, au niveau du Centre de conservation et de développement des ressources forestières de Tifelt. Ils ont pris la fuite, mais ont été identifiés et poursuivis le lendemain. Un braconnier provenant de Casablanca avec quatre complices a également été appréhendé en flagrant délit, chassant des lièvres durant la nuit, le 11 avril dans la région d’El Jadida.

Un braconnier identifié sur Facebook, le 20 avril, exposant un lièvre qu’il avait capturé dans la région d’El Kelaa des Sraghnas a été poursuivi. Dans les montagnes à Tafraout (province de Tiznit), les agents des Eaux et forêts en coordination avec la Gendarmerie royale et les autorités locales ont réussi dans la nuit du 4 au 5 mai 2020, à arrêter trois individus ayant chassé 2 gazelles de cuvier. Leur poursuite en état d’arrestation est toujours en cours. Dans la même région, deux autres contrevenants ont été appréhendés le 7 mai, pour tentative de chasse illégale dans une réserve. Les deux braconniers sont en état d’arrestation.

Dans les environs du barrage d’Ahmed El Hansali, des agents forestiers de la province de Khénifra ont saisi le 10 avril, une dizaine de filets et des équipements de pêche installés par des braconniers. Au niveau du barrage Ait Mesoud dans la région de Béni Mellal, deux personnes ont été interpelées le 6 mai, pour délit de pêche avec des moyens prohibés, en dehors du calendrier réglementaire de la pêche.

Dans la localité de Zemrane–Ouest relevant de la Province d’El Kelaa des Sraghnas, les agents des eaux et forêts ont constaté le 9 mai, un délit de capture de chardonnerets. Ces oiseaux ont été mis immédiatement en liberté et les moyens prohibés utilisés dans cette opération ont été saisis.

L'activité de braconnage au Maroc est néanmoins fortement contrôlée. La protection de la biodiversité de manière générale demeure une préoccupation nationale qui nécessite une vigilance accrue. La tutelle remercie toutes les ONG et les citoyens qui participent à contrer le braconnage et le prélèvement illégal de la faune sauvage et appelle tous les partenaires à coopérer pour lutter efficacement contre ce fléau qui porte atteinte au patrimoine naturel commun des Marocains.

Par Khalil Ibrahimi
Le 20/05/2020 à 14h43